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Exposition: quand les livres s’habillent de leurs mots

C'est avec les pages de vieux livres que Geneviève Oligny travaille ses œuvres.
Geneviève Oligny travaille ses œuvres avec les pages de vieux livres. Photo: Amine Esseghir

Corps de livres; vêtus de mots présente les sculptures de l’artiste Geneviève Oligny. Des œuvres étonnantes nées de la fusion de vieux livres voués à la poubelle et de la lumière qui leur donne un second souffle.

«Les gens pensent que c’est du tissu, mais en fait ce n’est que du papier», indique l’artiste, au milieu de ses œuvres. Dans la pénombre de la salle d’exposition de la maison de la culture Ahuntsic-Cartierville, il n’y a que les lueurs qui émanent de ces corps reconstruits pour seul éclairage. Chaque œuvre est un personnage même si au premier abord, on penserait à des robes ou des vêtements.

«Je fais de la sculpture, mais est-ce que ma matière c’est le papier [des livres] ou la lumière ? Peut-être que c’est les deux», convient Mme Oligny.

Ce qui donne vie à son exposition, c’est aussi la mise en scène soignée. «Chaque personnage est différent, raconte l’artiste. Dans mon installation, il y a des positionnements. On dirait que cette œuvre regarde l’autre.»

Parcours

Après des études en arts d’impression à l’UQAM, Mme Oligny s’est exprimée en réalisant des lanternes de papier.

C’est en travaillant dans des bibliothèques que le livre est entré dans sa démarche artistique. Puis, il y a dix ans, la biosphère de Montréal avait demandé à 16 artistes de prendre un objet récupéré pour en faire une œuvre.

«Moi j’avais choisi le livre. Un artiste cherche à être utile dans son inutilité», confie Mme Oligny, qui se garde bien de limiter son travail à du simple recyclage.

Inspiration

Quand elle se lance, elle n’a pas de processus précis. Elle ne se met pas de délais non plus et travaille dans le calme de la nuit.

«J’ai une idée en tête dans l’énergie. Je pars du geste. C’est comme un enfant qui commence un dessin et se laisse aller. Il découvre sa propre œuvre au fur et à mesure qu’il l’a crée», développe la sculptrice.

Cependant, l’idée vient de ce qu’elle a entre les mains : le papier d’abord, puis ce qui est imprimé dessus. En manipulant les ouvrages, elle lit des passages et cela a forcément une influence.

«Souvent, c’est la couleur de la page qui m’inspire. Mais il y a aussi une espèce de mouvement de forme qui est lié au choix des livres que je prends», dit-elle.

Mme Oligny veut aussi créer chez le spectateur la surprise. «Quand les enfants arrivent à l’exposition, ils ont peur au départ. Mais tout de suite après, c’est l’émerveillement. Il faut garder l’enfant en nous», assure l’artiste.

Son travail a été reconnu et elle a été honorée en tant que Créatrice des Laurentides de l’année en novembre 2015 par le Grand Prix du Conseil des Arts du Québec

Si ses œuvres circulent depuis quelques années à Montréal et dans les Laurentides, ses expositions sont toujours différentes.

Corps de livres; vêtus de mots à la maison de la culture Ahuntsic-Cartierville jusqu’au 15 novembre. Vernissage le 17 septembre. Visite sur réservation au 514 872-8749.

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