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Cours en plein air au collège Ahuntsic

Cours en plein air au collège Ahuntsic
Des cours en plein air pour des étudiants du cégep Ahuntsic cet automne. Photo: Collaboration spéciale/Pierre Dieudonné Godson

Alors que de nombreux étudiants suivent des cours à distance, ceux en biologie, en sociologie et en sciences humaines étudieront cet automne en pleine nature, dans le boisé de Saint-Sulpice, voisin du collège Ahuntsic sur la rue Saint-Hubert. Cette initiative permet de tester l’enseignement en plein air.

L’expérience a commencé il y a deux semaines. Cinq cours sont donnés dans le boisé. Benoit Gaulin, enseignant de sociologie au collège Ahuntsic a initié ses étudiants à la perspective sociologique et à la pensée critique.

Un groupe de finissants en sciences humaines a quant à lui pu discuter avec la cinéaste abénakise Alanis Obomsawin, lors d’un atelier portant sur son œuvre Kanehsatake: 270 ans de résistance. Cette séance s’inscrivait dans le cadre d’un cours en anthropologie des peuples autochtones.

Plus tard, deux groupes de biologie analyseront les perturbations de l’écosystème du boisé. Enfin, les étudiants du comité d’arts visuels du collège cueilleront des plantes pour produire des encres naturelles et réaliser ensuite des représentations artistiques du site.

Expérience

«C’était dans les plans. La COVID est venue donner un coup d’accélérateur pour démontrer la faisabilité d’une chose comme celle-là», assure le responsable de l’environnement et du développement durable au collège Ahuntsic, François Delwaide.

Toutefois, les conditions sanitaires ont freiné les ardeurs des enseignants qui étaient nombreux à vouloir tenter l’expérience en offrant de nombreux cours.

«On a dû limiter, car il y a une gymnastique logistique importante à gérer notamment pour l’accès au collège, avant ou après les cours. Nous nous sommes dit, allons y doucement, de façon efficace et sécuritaire», explique celui qui fait la promotion du respect de l’environnement au cégep.

L’enseignement dans le boisé permet d’assurer la distanciation physique et favorise le contact entre les élèves, notamment en première année, avec leurs professeurs, alors qu’une part importante des cours sont donnés en ligne pour cette session.

Par ailleurs, les cours en plein air bénéficient d’expérimentation et de recherches que le collège Ahuntsic veut tester.

Avantages

«Il y a plein d’effets bénéfiques qui sont prouvés dans la littérature [scientifique] sur la concentration, sur la capacité de travailler de façon différente qu’à l’habitude», convient M. Delwaide. Il donne l’exemple du cours de sociologie.

«Le but est que les étudiants en viennent à valoriser inconsciemment l’espace naturel qui est derrière leur établissement», relève M. Delwaide.

Quand le projet a été présenté, l’éventualité du mauvais temps a été clairement évoquée d’autant, que la dernière séance en plein air est programmée le 11 novembre.

«Il peut pleuvoir, il se peut qu’il fasse frais, mais on laisse à l’enseignant la latitude de décider s’il maintient le cours ou non. Cela permet de faire émerger toutes sortes de discussions», observe M. Delwaide.

Un bilan de cette phase sera tiré à la fin de l’année et permettra de voir la possibilité de reproduire l’initiative de façon plus importante pour les sessions à venir.

Le boisé Saint-Sulpice est un site écologique majeur pour la préservation de la flore et de la faune indigène de Montréal. Il s’étend aujourd’hui sur sept hectares restants du grand domaine forestier qui était propriété des Sulpiciens. Jusqu’au début des années 1950, sa surface frôlait les 167 hectares.

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