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La liberté de presse selon Amine Esseghir

Journée mondiale de la liberté de la presse
Amine Esseghir. Photo: Archives

Le 3 mai dernier, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et tous les pays démocratiques de la planète ont souligné la 30e Journée mondiale de la liberté de la presse.

La Journée mondiale de la liberté de la presse sert à rappeler aux gouvernements la nécessité de respecter leur engagement en faveur de la liberté de la presse et représente une journée de réflexion pour les professionnels des médias. Pour souligner l’occasion, Métro Ahuntsic-Cartierville prend la liberté de… vous présenter le journaliste qui couvre la vie de votre quartier.

Qui êtes-vous?

J’ai 54 ans. Je suis né en Algérie. Amateur de sports assis, comprendre regarder du soccer ou de l’athlétisme sur un écran.

Quel est votre regard sur la question de la liberté de presse?

C’est le baromètre le plus fiable pour appréhender le niveau de démocratie et de liberté dans une société. J’ai commencé ma carrière en 1990, au moment où mon pays d’origine émergeait de près de trente ans d’un régime de parti unique à la Soviétique et durant lesquelles les médias étaient de simples organes de propagande. La liberté dont nous jouissions au début des années 1990 était à l’égale des grandes démocraties et unique dans les pays arabes et en Afrique.

Quand la guerre civile a commencé, les médias ont rapidement été étouffés. Une centaine de journalistes ont été assassinés entre 1993 et 1997 par les groupes armés. D’autres dizaines ont été emprisonnées et leurs journaux fermés par l’État qui ne voulait entendre que sa version à propos des événements sanglants qui secouaient le pays.

Ici, la liberté de presse semble acquise. C’est vrai, mais c’est un bien précieux et fragile. S’il n’est pas la proie de violences, il peut être confisqué par les jeux de pouvoir et d’argent. La vigilance est toujours de mise.

Quel est votre point de vue sur le phénomène des fausses nouvelles (fake news)?

Je pense que c’est une maladie de jeunesse d’une nouvelle forme de diffusion de l’information. Le journalisme est en pleine mutation dans le chaos né avec Internet. Il doit tenir à sa rigueur et à son objectivité comme chacun tiendrait à son chapeau dans une tempête. Le journalisme d’investigation amateur vivra toujours le temps d’une éphémère publication sur les médias sociaux. Ce qui restera à la fin de la journée, c’est l’information vérifiée et crédible.

Comment percevez-vous le rôle d’un journaliste de quartier?

C’est le reporter qui raconte ce que les gens verraient de leur balcon. Cela va des vidanges qui n’ont pas été ramassées à l’incendie au coin de la rue. Il essaye d’être les yeux des citoyens qui ne peuvent surveiller leurs élus tout le temps. Il est parfois le porte-voix de tous ceux qu’on n’entend pas souvent. Par le média qu’il anime, il contribue à la vie démocratique locale.

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