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Prévention de la violence faite aux femmes: encore du chemin à faire

La mairesse Émilie Thuillier, la directrice générale du CFSE Pina Di Pasquale et la psychosociologue Marie-Josée Cornay Photo: Gracieuseté, Centres des femmes solidaires et engagées

Malgré les 33 années qui se sont écoulées depuis le féminicide de la Polytechnique en 1989, la psychosociologue Marie-Josée Cornay estime qu’il y a encore du chemin à faire dans la prévention de la violence faite aux femmes. «On n’a pas encore compris», a-t-elle déclaré aux personnes réunies au Centre des femmes solidaires et engagées dans le cadre de la Journée de commémoration des féminicides, le 6 décembre.

En plus des kiosques d’information présentés par le Centre, une conférence était donnée par Marie-Josée Cornay, durant laquelle elle a expliqué les différentes facettes de la violence entre partenaires intimes. Une sensibilisation encore nécessaire en 2022, selon la psychosociologue.

À preuve, elle se réfère au chiffre alarmant dont a fait part SOS violence conjugale plus tôt cette année: au cours des deux dernières années, le nombre d’appels téléphoniques reçus par l’organisme a bondi de 41 000 à 58 000 par année. Pourtant, malgré la plus grande dénonciation, «beaucoup de femmes ne demandent pas d’aide parce qu’elles pensent que ce n’est pas suffisamment grave ou qu’elles ne savent pas comment nommer ce qu’elles vivent».

Bien que cette aide semble parfois hors de portée pour plusieurs personnes, oser parler de son vécu est la première étape pour réduire cette distance. Cette clé qu’elle a donnée aux femmes présente lors de l’événement l’a elle-même libérée d’un cycle de violence avec un ex-conjoint. «Si je peux en parler, c’est que je l’ai vécu», a-t-elle partagé.

Une place à prendre

La mairesse d’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, Émilie Thuillier, présente à l’événement, est motivée par son devoir de «montrer aux femmes qu’elles sont importantes, qu’on est là avec elle».

«Je pense que les femmes en politique municipale sont plus sensibles aux besoins des femmes. Les femmes ne vivent pas la ville de la même façon que les hommes. Si on n’est pas dans les décisions, on ne peut pas amener ce point de vue à la table», a-t-elle déclaré à Métro.

Elle poursuit en ajoutant que lorsqu’elle a décidé de fondé une famille, il y a de cela quelques années, les élus ne bénéficiaient pas de congés parentaux. «On avait le droit d’être malade, mais on n’avait pas le droit d’accoucher. Donc, on s’est donné ce droit à Montréal parce qu’on était assez de femmes qui poussaient en 2014.»

Quelques années plus tard, la mairesse Thuillier a créé, à titre de membre du comité exécutif de la Ville centre, un programme d’accompagnement de 22 semaines pour les élus en congé parental. «En 2014, on avait le droit à un congé parental, mais une fois partie, il n’y avait personne pour s’occuper de nos dossiers.»

L’une des premières élues à s’en prévaloir a été la mairesse de Montréal-Nord, Christine Black, a-t-elle mentionné.

Cette dernière vient d’ailleurs de déposer un plan d’action collectif en violence conjugale et violence dans les relations intimes chez les jeunes.

Interrogée à savoir si elle compte élaborer un plan semblable pour son arrondissement, Émilie Thuillier a affirmé qu’à la lumière des concertations survenues avec les différents partenaires communautaires pour la confection du plan d’action en inclusion sociale, «ce thème ne serait pas ressorti comme étant le principal champ d’action pour l’arrondissement, sachant qu’il y a des organismes communautaires qui travaillent là-dessus».

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