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Ilia Ejov: une persévérance payante

Ilia Ejov avec son équipe actuelle du Vityaz de Podolsk. Photo: Graciseuté – Ilia Ejov

Ilia Ejov est désormais le gardien partant d’une équipe professionnelle russe. Son chemin amorcé dans les rues de Côte-des-Neiges jusqu’aux plus hautes sphères du hockey professionnel a été marqué par une persévérance sans borne.

En fait, le Ilia Ejov est né en banlieue de nord de Sotchi à Krasnodar. Dès l’âge de sept ans, ses parents prennent une décision ayant une grande importante sur le parcours du jeune homme. «À l’époque, la mafia russe était très influente et mes parents ont décidé de partir au Canada avec ma sœur et moi», raconte le gardien de 34 ans. Une fois à Montréal, le jeune homme était émerveillé par l’accueil de son nouveau pays d’adoption.

Dès leur arrivée, la famille s’est installée dans un petit appartement dans CDN sur la rue Wilderton. Le haut nombre d’immigrants dans le quartier l’a très bien servi. «Je ne parlais aucun mot de français et je savais seulement dire yellow  et scissors», se remémore le père de famille habitant de l’Ouest de l’île. C’est à l’école Les enfants du monde qu’il a appris la langue de Molière. «Je me suis lié d’amitié avec d’autres Russes qui me traduisaient les cours et j’ai appris comme ça», relate-t-il.

Le hockey dans CDN

Profitant de ses étés pour jouer au parc Kent, Ilia Ejov est aussi tombé en amour avec le hockey. «Mon père était un grand admirateur des Red Wings de Detroit grâce à leur Russian Five composé de Sergei Fedorov, Slava Fetisov, Vladimir Konstantinov, Vyacheslav Kozlov et Igor Larionov», raconte-t-il, même si le Canadien est son club préféré. Malgré ces cinq joueurs électrisants, il a toujours trouvé la position de gardien plus intéressante.

«Nous n’avions pas beaucoup d’argent, donc j’aidais mon père à distribuer des journaux et quand il ne pouvait pas me conduire à l’aréna, je mettais mon équipement sur un traineau et j’allais à l’aréna Vézina à pied» Ilia Ejov

C’est lors d’une visite dans un magasin d’aubaines que son choix s’est concrétisé. «J’avais un 10$ et j’ai vu des vieilles jambières brunes avec une étiquette indiquant 10$ chaque. J’ai enlevé l’étiquette pour essayer de les acheter à ce prix, mais la caissière ne m’a pas laissé», raconte-t-il.

Prêt à partir avec une seule jambière, le gérant lui permet de repartir avec les deux. Dès sa première pratique, la laine des jambières ressort faisant même tomber des joueurs s’aventurant trop près de son demi-cercle. Quand il quitte l’aréna ce jour-là, la surfaceuse est incapable d’avancer à cause des dégâts laissés autour de son filet. Il garde un souvenir impérissable de ses premiers pas au hockey.

Rapide progression

Connaissant une rapide progression, le gardien se démarque au niveau mineur et se rend jusqu’à la Ligue junior majeure du Québec en 2005. Après un détour dans l’Ouest canadien, il tente sa chance dans la Ligue continentale de hockey (KHL) avec le prestigieux SKA de Saint-Pétersbourg où il côtoie plusieurs vedettes de son enfance. «À un certain moment, Igor Larionov est devenu mon agent», raconte-t-il, toujours impressionné.

Depuis 2011, Ilia Ejov est un des meilleurs gardiens de la KHL et cumule présentement plus de 344 rencontres, bon pour le sixième rang de l’histoire de la ligue. Malgré tout ça, un objectif l’anime encore. «Jouer un moins un match dans la LNH est encore mon rêve. Quand je regarde les matchs du Canadien, j’ai encore des frissons», avoue le gardien.

Grâce à l’argent qu’il a obtenu avec ses lucratifs contrats, l’homme désormais trilingue a acheté une maison à sa mère. Il souhaite également redonner à la communauté avec son camp de hockey pour gardiens de but. Peut-être développera-t-il le prochain gardien de but de CDN.

Donner au suivant

Désirant redonner à sa communauté, M. Ejov lance son nouveau camp de hockey de gardiens de but. Les cours auront lieu les 22, 23, 29 et 30 mai au complexe Etcetera. Aucun profit ne sera tiré de ce camp qui offrira des cours sur glace, hors-glace et un programme de nutrition.

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