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Homme tué par les policiers: le DPCP ne portera pas d’accusation

DPCP ne portera pas d’accusation
Marche à la mémoire de Nicholas Gibbs, en 2018 Photo: Pablo Ortiz, Archives Métro

Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) ne portera pas d’accusation dans le dossier de Nicholas Gibbs, un homme noir de 23 ans abattu par un agent du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) en août 2018.

À la suite de l’examen du rapport du Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) du SPVM, le DPCP conclut que la preuve ne révèle aucune infraction criminelle commise par les policiers qui ont pris part à l’intervention.

«Dans ce dossier, l’intervention était légale et se fondait principalement sur le devoir imposé aux policiers d’assurer, dès les premiers instants jusqu’à la fin de la séquence de tirs, la sécurité de leurs collègues ainsi que celle des citoyens sous leur protection», peut-on lire dans le communiqué.

Pour Will Prosper, il ne s’agit pas d’une décision surprenante. «Depuis que le BEI a été mis sur pied, en 2016, on n’a pas vu le DPCP porter une seule fois une accusation à la suite d’une enquête», explique le documentariste et cofondateur de l’organisme Hoodstock.

«Pourtant, dans cette situation, il a tellement de choses que les policiers auraient pu faire pour éviter le drame», poursuit l’ex-policier de la Gendarmerie royale canadienne, indiquant que les tactiques policières devraient avoir pour objectif de désamorcer ce type de situation.

Atteint de trois balles

Selon les informations transmises par le DPCP, Nicholas Gibbs était armé d’un couteau lorsqu’il a fracassé une vitre de la voiture de patrouille des policiers qui répondaient à un appel du 911 concernant une bagarre dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce, le 21 août 2018.

Les policiers sont sortis de leur véhicule pour appréhender l’homme, toujours armé du couteau, qui les menaçait verbalement. Les policiers ont alors utilisé à deux reprises une arme à impulsion électrique ainsi qu’un jet de poivre de cayenne, afin de tenter de neutraliser Nicholas Gibbs, mais les manœuvres se sont avérées inefficaces.

Alors que M. Gibbs continuait de s’approcher d’un policier adossé à une voiture, un autre agent, parmi les trois agents présents, a fait feu à cinq reprises, dans une séquence de tirs qui a duré moins de cinq secondes. L’homme a été atteint trois fois.

Une vidéo montrant les derniers instants de cette intervention tragique a circulé sur Internet. On y voit M. Gibbs recevoir les deux dernières balles dans le dos. La vidéo ne permet pas de confirmer si ce dernier tient bel et bien un couteau alors qu’il s’avançait vers le policier.

À propos de la vidéo, le DCPC estime «que son analyse repose sur un examen complet de la preuve soumise qui porte sur l’entièreté de l’intervention policière».

Une force «proportionnelle à la menace»

Le DPCP estime que les agents de la paix ont employé une force en quatre temps «nécessaire», «raisonnable» et «proportionnelle à la menace» dans les circonstances.

«Bien que l’homme ait dévié de sa trajectoire initiale pendant la séquence de tirs, celui-ci n’a jamais obtempéré aux demandes de cesser de se déplacer et de se départir de son couteau ni cessé de présenter une menace sérieuse pour la sécurité des agents et du public. Enfin, les tirs ont cessé dès qu’il fut clair que l’homme avait été atteint», ajoute-t-on.

Une poursuite civile intentée en 2018 par les proches de Nicholas Gibbs est vraisemblablement toujours en cours. La famille réclamait alors 1,035 million de dollars en dommages moraux et 100 000 $ en dommages punitifs. Il n’a pas été possible de joindre les proches de M. Gibbs.

Avec les informations de Noamie Gelper, Métro

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