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Malgré l’absence de griefs, le racisme existe à CDN-NDG, déplore sa mairesse

Gracia Kasoki Katahwa de Projet Montréal. Photo: Mariklôde Tardi

L’Arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce affirme n’avoir reçu aucun grief de racisme ou de discrimination au cours des deux dernières années. Mais attention, prévient la mairesse Gracia Kasoki Katahwa: le racisme existe aussi dans son arrondissement.

«Pour moi, ce n’est pas parce qu’il n’y a pas eu de griefs que cela veut dire qu’il n’y a pas de problème», nuance-t-elle, en entrevue avec Métro à la suite de la publication par Le Devoir d’une enquête sur le racisme dans plusieurs arrondissements de la métropole.

«C’est sûr que c’était assez dévastateur. Ce qui en est ressorti, c’est clairement inacceptable, même abominable», tempête la mairesse.

Pour elle, l’absence de griefs ou de plainte en matière de racisme pourrait s’expliquer par le fait que certaines victimes n’aient pas l’«envie et l’énergie d’en parler».

Ce que je sais c’est que, par rapport à mes expériences personnelles, cela prend du temps. Tu restes dans un environnement avec des collègues qui vont sûrement le savoir. Cela prend du courage pour dénoncer ce genre de situation.

Gracia Kasoki Katahwa, mairesse d’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce

Pour régler cette question une bonne fois pour toutes, la mairesse d’arrondissement parle d’une opération «chirurgicale» de «tolérance zéro» qui vise à responsabiliser les gestionnaires face au racisme. L’Arrondissement dit vouloir savoir ce qu’ils ont fait lorsque les faits, liés au racisme, leur ont été rapportés.

«Quand la personne a parlé à son supérieur immédiat, on veut savoir ce qui a été fait pour l’aider. Les gestionnaires de proximité ont la responsabilité de traiter et de régler cela», rappelle Gracia Kasoki Katahwa.

Selon la mairesse, le directeur de l’arrondissement réalise actuellement une évaluation de performance de tous les cadres supérieurs en fonction de leur gestion des questions racistes.

Plan de relève des cadres

Les minorités ethniques et visibles sont absentes au niveau des postes de directeur à CDN-NDG. Seulement huit contremaitres – le niveau de gestion le plus bas – sur vingt-trois font partie de ce groupe.

À l’instar des arrondissements de Ville-Marie ou de Montréal-Nord, l’Arrondissement de CDN-NDG travaille actuellement sur un Plan Équité diversité et inclusion (EDI) qui devrait être déposé en 2024. Mais d’ici la fin de la présente année, une autre projection de Relève des cadres appartenant aux minorités visibles et ethniques sera mise sur la table.

La mairesse n’a pas d’objectif spécifique pour la relève des cadres, mais se fie à la vision de la présidente du comité exécutif, Dominique Ollivier. «On vise le chiffre de 25%. Un poste sur quatre doit aller à quelqu’un des communautés racisées. Je veux parler des Latinos, des Arabes, des Noirs et des Autochtones», avait précisé Mme Ollivier à Métro le 18 février.

Rappelons qu’en plein Mois de l’Histoire des Noirs, Gracia Kasoki Katahwa avait déploré le manque de diversité autour d’elle. «Je me retrouve avec un comité de direction qui est tout blanc, c’est correct, mais, il y a une problématique là. J’insiste sur le haut niveau de gestion, diversifier le leadership de la fonction publique, avait-elle lancé. À la fin de la journée, c’est cette fonction publique qui reste et nous, comme élus, on partira.»

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