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Des résidents d’Hochelaga demandent encore des efforts à l’usine Lallemand

Photo: Nicolas Ledain / TC Media

Malgré plusieurs investissements réalisés par l’usine Lallemand d’Hochelaga, des voisins du site affirment que les nuisances se font encore sentir. L’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve attend de meilleurs résultats de l’entreprise.

«Ce sont des odeurs intolérables. Lorsque c’est combiné à une mauvaise qualité de l’air ou à du temps chaud, on ne peut même pas ouvrir le balcon», déplore Clayton Kennedy.

Ce résident de la rue Adam habite pourtant à quatre coins de rues de l’usine d’Hochelaga, mais il affirme que depuis la mi-août, des effluves nauséabonds sont arrivés jusqu’à son appartement. Avec sa compagne Lauren Trimble, ils surnomment ce site de production de levures «le dragon» en raison de la fumée blanche et de l’odeur qu’il dégage.

«Ça sent comme des œufs pourris ou du poisson mort. Je me sens nauséeuse lorsque je rentre à la maison», ajoute Mme Trimble.

Un peu plus loin sur la rue, le constat est le même pour André Chartrand qui vit dans un appartement à quelques mètres de l’usine de la rue Préfontaine. Ce dernier a même installé une pancarte sur son balcon pour protester contre les odeurs.

«Tout le monde se plaint, mais ils ne font rien. Il faut que tous les gens qui sont dérangés se mobilisent», regrette ce citoyen.

En 2014, un mouvement de contestation était né dans le quartier et l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve avait réclamé à ce que l’usine soit mise aux normes en ce qui concerne les émissions à l’horizon 2017. C’est la Ville-centre qui est chargée de ce contrôle des odeurs.

Investissements
Selon les données recueillies par la Ville, la situation n’était pas encore satisfaisante lors des derniers relevés, mais le maire Réal Ménard a fait savoir à TC Media qu’il ne se prononcera qu’à l’issue d’une campagne d’échantillonnage prévue au mois de novembre.

Le conseiller du district et élu de Projet Montréal, Éric Alan Caldwell, plaide pour plus de transparence vis-à-vis des citoyens et n’entrevoit que la mise aux normes comme solution.

«Je m’attends à ce qu’il y ait des résultats d’ici la fin de l’année, mais je suis très inquiet parce qu’il y a encore des odeurs», confie M. Caldwell qui souhaite mettre en place un plan de suivi de ce dossier.

Du côté de Lallemand, on estime que la situation s’est améliorée grâce à des investissements de 1 M$ réalisés depuis dix ans.

«On travaille encore pour améliorer la situation. C’est notre objectif. Il y a un bon bout de chemin de fait, même s’il y a encore des investissements à faire», indique Martin Cyr, directeur de l’usine de la rue Préfontaine.

Pour Amélie Desnoyers, administratrice d’une page Facebook intitulée Voisins de Lallemand issue du mouvement de 2014, ces annonces servent à temporiser.

«Il y a eu une accalmie parce qu’on nous a fait des promesses, mais le problème persiste. Ils ne vont pas vers les gens, ils publient des infolettres pour le marketing, mais c’est une guerre d’image lorsque les citoyens commencent à grogner», pense Mme Desnoyers.

Nouveau système
Dans un conflit similaire à Tara en Ontario, Lallemand a été contraint de fermer une usine pendant quatre mois pour développer un nouveau système de contrôle d’odeurs.

«Notre but n’est pas de fermer l’usine, car il y a un besoin, mais s’ils ont la technologie pour qu’on vive ensemble, ils doivent faire l’effort», réclame Clayton Kennedy.

Interrogés à ce sujet, les responsables de l’usine d’Hochelaga assurent que le système installé dans la ville de Tara ne convient pas à leurs équipements.

«Cela fonctionnerait en partie, mais le procédé est différent. Ce n’est pas transférable ici», avance M. Cyr.

Si certains citoyens continuent de demander le déménagement du site, Lallemand rejette toujours fermement cette option estimant être un «acteur clé» de l’économie locale.

Lallemand invite aussi les citoyens incommodés à signaler les nuisances à l’adresse info-citoyen@lallemand.com.

Lallemand est une entreprise internationale qui fournit des ingrédients et des levures au secteur de la boulangerie ainsi que pour l’industrie du vin et de la distillation.

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