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30 ans de lutte au décrochage scolaire pour «Je Passe Partout»

Photo: Gracieuseté

L’organisme communautaire Je Passe Partout, qui s’est donné pour mission de lutter contre le décrochage scolaire dans Hochelaga-Maisonneuve, célébrera cette année ses 30 ans d’existence.

Même si le portrait du quartier a beaucoup changé depuis les années 80, les besoins locaux en terme de soutien scolaire sont toujours aussi présents. Selon des données de Centraide et du Réseau Réussite Montréal, le taux de décrochage scolaire dans Hochelaga-Maisonneuve se situe toujours autour de 40%.

C’est pourquoi les 50 employés et bénévoles de Je Passe Partout interviennent quotidiennement auprès de jeunes en difficulté, non seulement pour les aider à faire leurs devoirs, mais surtout pour leur redonner le goût d’apprendre.

Chaque jour, ils se rendent à l’un des 10 points de service de l’organisme, dont six sont dans des écoles primaires et trois dans des écoles secondaires, dans le seul et unique but d’amener chaque jeune à se surpasser et à retrouver confiance en lui. En plus des établissements scolaires, l’organisme rend aussi ses bureaux de la rue Sainte-Catherine disponibles aux intervenants et aux jeunes.

«Les jeunes que nous suivons sont majoritairement référés par leurs enseignants, qui constatent qu’ils sont en situation d’échec ou qu’ils ont des difficultés d’apprentissage ou d’adaptation, explique Marie-Lyne Brunet, directrice de l’organisme. Dès qu’ils font partie des nôtres, notre mission est de les guider, à travers divers ateliers, à reprendre le bon chemin.»

En moyenne, chaque jeune est suivi trois fois par semaine par le même intervenant.

«On veut que le jeune puisse créer des liens de confiance avec l’adulte qui le prend en charge, continue Mme Brunet. C’est un suivi très personnalisé que l’on fait. On ne fait pas seulement de l’aide aux devoirs, ça va plus loin que ça. Souvent, ce sont des interventions par le jeu. On va essayer de les gagner avec des activités qui rejoignent leurs forces et leurs intérêts.»

Marie-Lyne Brunet, directrice de Je passe partout.

Normalement, les jumelages s’étalent sur une année scolaire complète.

«C’est en moyenne le temps que ça prend, mais c’est certain que s’il y en a qui sont prêts et autonomes avant, on ne les obligera pas à continuer, ajoute Mme Brunet. Le but, c’est justement qu’ils volent de leurs propres ailes. S’ils le font en moins de temps que prévu, c’est tant mieux.»

Une chose est certaine, l’organisme a fait ses preuves. Au cours des 30 dernières années, ce sont des milliers de jeunes qui ont été épaulés. Une liste d’attente a d’ailleurs été mise en place, en raison de la demande qui grandit sans cesse.

Programme à domicile
En plus de tous les jeunes vus dans les milieux, les intervenants de Je Passe Partout se déplacent aussi à domicile, dans le but de venir en aide aux parents, plus particulièrement.

«C’est un programme qui a pris naissance plus tard, mentionne Marie-Lyne Brunet. Au début, on offrait seulement les ateliers dans les points de service, mais avec le temps, on a constaté que parfois, les parents ne savaient pas trop, eux non plus, comment s’y prendre pour faire face aux difficultés de leurs enfants.»

Grâce à ce volet de l’organisme, 112 familles reçoivent chaque semaine la visite d’un intervenant qualifié. En général, il s’agit de futurs enseignants, d’éducateurs spécialisés ou de travailleurs sociaux.

«Ce sont des interventions qui se font de manière plutôt informelle. On discute avec les parents afin de mettre le doigt sur ce qu’ils trouvent difficile, ce qu’ils souhaiteraient améliorer dans leur façon de fonctionner avec leur jeune et ensuite, on donne des trucs», renchérit Mme Brunet.

Agrandir le territoire
Auparavant présent seulement dans Hochelaga-Maisonneuve, Je Passe Partout a, depuis 2013, étendu ses services à Mercier.

Lors de la fermeture de certaines écoles primaires en raison de la qualité de l’air, plusieurs ont été temporairement déplacées plus à l’Est, sur le territoire de Mercier. L’organisme a suivi sa clientèle dans ses nouveaux locaux, le temps des travaux.

«Cela nous a amené une toute nouvelle clientèle, explique Mme Brunet. On est vraiment contents, mais il a fallu s’adapter. Mercier est l’un des quartiers de Montréal qui a la plus forte croissance de nouveaux arrivants, ce qui fait que nos défis dans ce quartier-là sont davantage de l’ordre de l’intégration sociale, de la compréhension du système scolaire québécois, ainsi que de l’apprentissage du français.»

Pour ses 30 ans, Je Passe Partout souhaiterait améliorer l’offre encore plus et sortir des limites de l’arrondissement.

«On en parle, c’est dans les discussions, confirme la directrice. Il n’y a rien de fait encore, mais c’est ce qu’on voudrait ultimement.»

En attendant d’en venir à un projet concret, la priorité de l’organisme est bien sûr de continuer à offrir son aide au plus grand nombre possible de jeunes provenant de l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.

«Voir les jeunes s’épanouir, s’améliorer et reprendre confiance en eux, c’est notre meilleure paie», conclut Mme Brunet, le sourire aux lèvres.

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