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L’union fait la force dans Hochelaga

Karina Hammond, Ariane Beaumont, Nathalie Morand, Tania Perreault, Tania Morrison, Catherine Bélanger.
Karina Hammond, Ariane Beaumont, Nathalie Morand, Tania Perreault, Tania Morrison, Catherine Bélanger. Photo: Josie Desmarais

Démarrer une entreprise est souvent une aventure périlleuse lors de laquelle toute forme d’aide est la bienvenue. Il n’est donc pas surprenant de découvrir que plusieurs commerçants d’Hochelaga ont tissé des liens serrés les uns avec les autres au fil des années.

Jeudi après-midi, Jacob Skiver, employé de la Boutique Arhoma, s’en va faire une livraison de pain. Celui-ci se déplace à pied avec son sac à roulettes rempli de miches vers la taverne Le Trèfle située à quelques pas de la boulangerie, sur la rue Ontario.

Le débit de boisson prépare aussi les repas et dans sa cuisine, des employés attendent le pain pour confectionner les sandwichs qu’ils serviront à la clientèle.

Il ne s’agit là que d’une des nombreuses boutiques du quartier qui a choisi de se procurer des produits faits par un voisin, plutôt que d’aller les chercher à l’extérieur des frontières d’Hochelaga.

« Il y a un réflexe de se tenir ensemble dans le coin. Je crois que c’est causé en partie par notre instinct de survie très fort. On l’a constaté quand on est venu s’installer ici, les commerçants qui se ressemblent, qui ont des affinités, se rapprochent », souligne Ariane Beaumont, copropriétaire de la boulangerie Arhoma.

Après avoir déménagé dans le quartier, cette dernière a ouvert avec son conjoint la boutique sur la Place Valois en 2007, un peu pour combler le manque d’offres en alimentation dans le secteur.

« Rapidement, on s’est mis à avoir des demandes de la part de beaucoup de restaurants. On s’est rendu à produire 3000 pains par jours et nos fours étaient allumés 24 heures sur 24. C’est là qu’on a décidé d’ouvrir la Fabrique Arhoma, dans le Centre-Sud, sur la rue Ontario Est », raconte-t-elle.

Si l’entreprise dessert désormais des commerces bien au-delà d’Hochelaga, cette collaboration locale des premiers jours, qui perdure encore, aura fait grandir la boulangerie, concède Mme Beaumont.

Cette entraide, Alexandre Deslauriers l’a aussi découverte en aménageant une deuxième bannière de la crèmerie Les Givrés sur la rue Ontario en août 2018.

Aujourd’hui son entreprise collabore avec Arhoma, le restaurant Les Canailles et l’épicerie le Bièrologue, pour ne nommer que ceux-là.

« On a toujours privilégié le magasin de détail et la distribution aux commerces c’était plutôt un «  à côté ». Maintenant on leur fournit surtout des produits saisonniers qu’ils revendent en épicerie. Toutefois, chez Les Canailles, ils utilisent nos sorbets pour préparer leur trou normand », explique le cofondateur de la crèmerie.

Pour Karina Hammond, développeuse des affaires chez Tisanerie Mandala, l’achat local représente une importante portion des opérations de son entreprise.

« C’est à peu près 60 % de nos ventes aux autres commerces qui sont faites dans le quartier. Les premiers à nous avoir supporté quand nous avons ouvert nos portes en 2011, ce fut le restaurant Sata Sushi, qui était à la recherche de thés à servir à ses clients », souligne Mme Hammond.

Selon cette dernière, il est simplement plus logique de faire affaire avec les commerçants du coin. « Ils ont besoin de s’approvisionner en thés et en tisanes, on est à proximité et on fait du bio. Tout ça, c’est une valeur ajoutée », insiste-t-elle.

Cette entraide va même jusqu’à offrir un rabais de 10 % sur les produits et services entre les commerces locaux, explique Tania Morrison, copropriétaire de Lovasi.

Après avoir ouvert le restaurant Sata Sushi, Mme Morrison s’est découvert un intérêt pour la conception d’intérieurs de commerces.

Aujourd’hui, nombreuses sont les boutiques du quartier qui ont été conçues par la firme, incluant le restaurant végane Antidote, le Comptoir Sushis à la maison et le café et salon de tatouage le Wolfgang Social Club.

« L’attitude est assez spéciale dans Hochelaga-Maisonneuve. On y partage un fort sentiment d’appartenance, c’est pour ça qu’on s’y tient les coudes serrés », affirme celle-ci.

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