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Dans l’Est, un patient sur neuf quitte les urgences sans avoir vu de médecin

L'urgence de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont
Photo: Josie Desmarais/Métro

Un patient sur neuf s’est présenté à une salle d’urgence de l’est de Montréal et en est reparti sans avoir vu un médecin, selon une nouvelle publication de l’Institut économique de Montréal (IEDM).

Sur le territoire du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Est-de-l’île-de-Montréal, 11,5% des patients ont renoncé à se faire soigner. Cela place la région au-dessus de la moyenne montréalaise qui est de 10,2%.

C’est à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont que la situation est la plus préoccupante. Le nombre de patients ayant quitté l’urgence avant d’avoir vu un médecin a augmenté de 73,4% en cinq ans, passant de 7,9% à 13,9%.

Ces données sont tirées du «Palmarès du débordement des urgences du Québec, édition 2020». Ce dernier fait état de la situation dans 117 salles d’urgence grâce à des données obtenues en vertu de l’accès à l’information, avant la pandémie de COVID-19.

Proportion de patients ayant quitté l’urgence avant d’avoir vu un médecin en 2019-2020

  • Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal : 5,4 %
  • Nord-de-l’Île-de-Montréal : 8,4 %
  • Ouest-de-l’Île-de-Montréal : 10,0 %
  • CUSM : 10,9 %
  • Est-de-l’Île-de-Montréal : 11,5 %
  • Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal : 13,0 %
  • CHUM : 16,3 %

Détérioration

La proportion de patients de l’Est-de-l’île ayant quitté l’urgence avant d’avoir vu un médecin a augmenté de 45,6% entre 2014-2015 et 2019-2020. Dans le Nord-de-l’île, par exemple, cette donnée a baissé de 26,3%.

L’IEDM avait montré récemment que, chaque année, quelque 380 000 Québécois quittent l’urgence sans avoir été pris en charge par un médecin ou avoir été réorientés dans le système. De plus, un cinquième de ces patients avaient été classés au triage comme étant des cas «très urgents» ou «urgents».

Selon l’analyste senior associé à l’IEDM et auteur du palmarès, Patrick Déry, aucune salle d’urgence au Québec n’arrive à répondre à la demande de soins. Par contre, la situation est pire dans certains établissements.

Les variations sont dues à plusieurs facteurs, affirme M. Déry. «Les ressources ne sont pas nécessairement bien réparties et, surtout, l’offre de soin ne suit pas la demande, car le financement est global», explique-t-il.

Le vieillissement et les conditions socioéconomiques de la population peuvent aussi avoir un impact.

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