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Les pandémies à travers l’histoire d’Hochelaga-Maisonneuve

«L’Hôpital des varioleux» avait été inauguré à Montréal pour accueillir les malades pendant cette épidémie de la fin du XIXe siècle. L'une des nombreuses de l'histoire d'Hochelaga-Maisonneuve.
«L’Hôpital des varioleux» avait été inauguré à Montréal pour accueillir les malades pendant cette épidémie de la fin du XIXe siècle. Photo: Archives Montréal

Hochelaga-Maisonneuve n’en est pas à la première pandémie de son histoire. Il y a près de 150 ans, le quartier devenait même l’épicentre d’un important épisode de variole qui aura permis de tirer des leçons, souligne un historien.

C’est en 1885 qu’une première vague de variole, ou petite vérole, touche la métropole. Cette maladie s’attaque alors «majoritairement aux secteurs denses et défavorisés», raconte le directeur-historien de l’Atelier d’histoire Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, William Gaudry.

Si on peut retrouver des traces de variole jusqu’aux années 1910 à Hochelaga-Maisonneuve, c’est la première séquence de l’épidémie qui frappe le plus fort. «Il y a eu 2500 morts à Montréal seulement, sur une population d’environ 190 000 personnes», constate M. Gaudry.

Le quartier d’Hochelaga-Maisonneuve devient alors «le point de quarantaine pour les varioleux à Montréal». «À l’hiver 1887, la Ville de Montréal va inaugurer un hôpital publique et laïque à Hochelaga, derrière l’actuel CHSLD J.-Henri Charbonneau», affirme l’historien.

Cet hôpital traitera plusieurs cas de tuberculose et de scarlatine au cours des années.

La «réalité montréalaise»

Montréal a souvent été le point chaud des pandémies au Québec, lance William Gaudry.

La grippe espagnole de la fin des années 1910 a, elle, fait 3500 morts sur 550 000 Montréalais.

La Santé publique étant à l’époque centralisée, aucune statistique n’avait été récoltée par quartier dans la métropole, convient M. Gaudry. Mais pour ce qui est de la variole de la fin du XIXe siècle, «on sait à travers les journaux que la maladie a été assez présente dans Hochelaga-Maisonneuve».

«Ce qui est particulier dans le secteur, c’est qu’à travers toutes les épidémies, les gens n’ont pas eu accès à l’éducation. Ils n’ont pas non plus eu accès au réseau de la santé.» – William Gaudry, directeur-historien de l’Atelier d’histoire Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

Un phénomène observé partout à travers l’Est de Montréal, selon lui.

«Ce sont des populations qui n’étaient pas instruites et qui n’étaient pas au fait de comment gérer la maladie. Il y avait aussi des quantités de population importantes», ajoute l’expert.

La COVID-19 a fait de l’Est l’un des secteurs le plus touchés de la province. La Santé publique a d’ailleurs amorcé une «analyse approfondie» du secteur dans la semaine du 11 mai.

«Chaque épidémie est unique, mais sa résolution est toujours un peu la même à travers le temps: c’est la prévention et l’éducation, indique M. Gaudry. Et ça a longtemps fait défaut dans Hochelaga-Maisonneuve.»

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