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La réalité des apprentissages à distance

À l’école de formation générale des jeunes Eulalie-Durocher, les élèves ont repris les apprentissages à distance depuis le 25 mai.Pierre Gauthier y enseigne les mathématiques.
Pierre Gauthier enseigne les mathématiques à l’école Eulalie-Durocher. Photo: Naomie Gelper/Métro Média

À l’école de formation générale des jeunes Eulalie-Durocher, les élèves ont repris les apprentissages à distance depuis le 25 mai. Alors que certains ont décidé de ne pas poursuivre les cours, d’autres trouvent cette alternative plus facile.

Située à proximité du métro Pie-IX, l’école secondaire Eulalie-Durocher accueille les jeunes de 16 à 21 ans en transition vers le Cégep ou la formation professionnelle.

Quand le confinement a été déclaré, les 600 étudiants d’Eulalie-Durocher n’avaient pas encore reçu de bulletin évaluation. Il a fallu contacter chacun d’eux pour leur demander s’ils étaient prêts à continuer les apprentissages à distance ou non.

Au départ, 85% des élèves ont manifesté l’intérêt de poursuivre au moins une matière. Cinq semaines plus tard, cette statistique est passée à 70%.

Selon la directrice Amélie Girard, il s’agit d’un résultat «excellent compte tenu du profil de notre clientèle».

Les apprentissages à distance, trop compliqués pour certains

Pour ces étudiants «entre deux chaises», le suivi est important, explique l’enseignant de mathématiques à Eulalie-Durocher, Pierre Gauthier. Mais à distance, «ça occasionne énormément de travail.»

«Ce matin, il y a trois élèves qui ont décidé d’abandonner. On essayait de les rejoindre, mais la tâche de travail leur semble beaucoup trop lourde. Ils n’ont pas nécessairement l’autonomie, ni les ressources», émet-il.

Cela aura comme impact de retarder leur cheminement scolaire.

Il ajoute que ce n’est pas tous les élèves qui ont la chance d’être dans un environnement adéquat à l’étude. «Il faut aussi avoir accès à la technologie. Il y a quand même plus de 80 ordinateurs qui ont été prêtés par l’école parce qu’autant d’élèves n’en avaient pas», affirme-t-il.

Parmi le pourcentage d’étudiants ayant fait le choix de ne pas poursuivre les cours, certains ont trouvé un emploi. «À partir du moment où nos jeunes de 16 à 21 ans ont été sollicités pour travailler, il y en a beaucoup qui y sont allés. Et on comprend ça», ajoute Amélie Girard.

«J’ai parlé avec mes élèves, je leur ai proposé les cours à distance. Ils n’étaient pas tous prêts à le faire.»

– Pierre Gauthier, enseignant à Eulalie-Durocher

Plus simple

Pour d’autres élèves qui poursuivent présentement les apprentissages, comme Maude Fraser-Trudel, l’enseignement à distance est une formule gagnante.

«Je trouve que ça se passe vraiment bien, émet-elle. Mais, c’est sûr que ça prend vraiment de l’organisation, de la structure et des indications.»

Âgée de 21 ans, la jeune femme veut terminer certains cours du secondaire pour s’inscrire au Cégep.

Elle considère qu’en suivant les cours à distance, elle peut aller à son propre rythme. «J’ai toujours été plus rapide, donc ça me permet d’avancer plus vite et de finir mes affaires plus vite», explique Maude.

Cependant, elle sait que ce n’est pas idéal pour tout le monde évoquant ceux dans un environnement moins adapté que le sien ou ceux simplement moins matures.

Ressources

Amélie Girard, estime qu’il y a un bon nombre de ressources disponibles pour les élèves, même à distance.

Le service d’accompagnement personnalisé (SAP), unique à ce milieu, permet de soutenir les élèves dans leurs apprentissages et leurs difficultés personnelles. L’équipe est composée de trois techniciens en éducation spécialisée, d’une psychoéducatrice, de cinq orthopédagogues et d’enseignants ressources.

«C’est quelque chose qu’on avait avant, donc on était très bien organisés. Toutes ces personnes-là ont été mobilisées dès la première semaine pour faire du soutien à distance», indique Mme Girard.

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