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Le rebut de l’un devient la toile de l’autre

Garbage Beauty
Ces temps-ci, Romain raconte qu’il aime travailler sur les matelas, car le champ lexical du réveil et du sommeil est vaste Photo: Naomie Gelper/Métro Média

Pour l’artiste derrière Garbage Beauty, la saison des déménagements est une véritable mine d’or. Bien connu du quartier, le graffeur donne une seconde vie aux objets laissés sur le bord du chemin en y inscrivant des réflexions tantôt comiques, tantôt philosophiques.

L’objectif premier du projet Garbage Beauty est de créer «une rencontre entre le passant et l’objet», explique Romain qui préfère taire son nom de famille puisque son projet se fait «sous le couvert de l’anonymat».

En inscrivant «Stand Up» [Lève toi] sur une chaise ou «Wake up» [Réveil toi] sur un matelas, l’artiste aussi connu sous son pseudo instagram Lorem Ipsum veut passer «un message qui n’est vivant qu’ici et maintenant avant le ramassage des poubelles.»

Hochelaga, son «quartier général»

Résident d’Hochelaga, Romain se promène à vélo avec son sac contenant un ensemble de marqueurs et de recharges d’encre. Ainsi, il est toujours équipé pour faire de la «calligraphie de rue» comme il l’appelle.

«J’explore la ville en découvrant de nouveaux spot et de nouveaux amas de poubelles. J’essaie d’en faire un peu partout, mais c’est plus facile de le faire à côté de la maison», explique Romain dont le studio est aussi situé dans le quartier.

Il remarque que Hochelaga est un secteur où les horaires des collectes de vidanges ne sont pas vraiment respectés. «De Viau à Frontenac, en une heure, je sais que je vais trouver énormément de merde. Pour moi, c’est un bénéfice énorme», dit-il.

Aujourd’hui, il est le seul membre de Garbage Beauty à Montréal. Vincent, l’autre cofondateur, continue le projet à l’international.

«L’énergie que me renvoient les gens quand je les croise dans la rue et la force qu’ils me donnent en m’encourageant, c’est assez inédit.»

-Romain, cofondateur de Garbage Beauty

«La journée Garbage Beauty »

Ces montagnes de déchets sont encore plus abondantes à l’approche de la journée des déménagements.

Le premier juillet, Romain part à 6 h du matin et ne revient pas chez lui avant 20 h le soir. «Ça fait vraiment des grosses journées, admet-il. Concrètement, le premier juillet est la journée que tu ne veux pas rater quand tu fais ce que je fais.»

Toutefois, il explique que ce n’est pas nécessairement le meilleur moment, car c’est un des jours les plus chauds de l’année et beaucoup de gens sont dans les rues.

Heureusement pour lui, les meubles délaissés et autres rebuts vont joncher le sol encore plusieurs jours après le passage des camions de déménagement. Ce ne seront donc pas les toiles qui manqueront.

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