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Un premier EP en français pour le groupe hochelagais Ragers

Photo de Jay, Billy, Jake et Phil.
Les Ragers souhaitent rejoindre le public québécois avec leur premier EP en français. Photo: Gracieuseté/Villedepluie

Après cinq ans d’existence, le quatuor montréalais Ragers propose un premier EP en français.

Comme amuse-gueule, le groupe de rap a lancé le 5 février la pièce Goût Cerise. Afin de bien marquer le coup, cette sortie est accompagnée d’un vidéo-clip éclaté, une espèce de relecture psychédélique de Scarface.

«C’est l’ascension et la chute aux enfers d’une industrie de tartes à la cerise, raconte le chanteur principal des Ragers, Jake. Je deviens super avare, un peu comme Tony Montana.»

Quelques mois avant le début de la pandémie, le groupe revenait d’une tournée en Corée. Un peu à l’image de leurs personnages dans le clip, les Ragers ont profité de leur confinement pour travailler sur un nouveau produit afin de percer le marché québécois, un microalbum de six titres, entièrement en français et intitulé Tant qu’à y être.

«C’est un peu une métaphore. Moi, j’ai écrit en anglais toute ma vie. Quand la pandémie a frappé, on était pogné en confinement ici, dans notre QG à Hochelag’. On s’est dit « bon, c’est le temps de qu’on attaque la langue de Molière ».»

Écrire en français a été un défi pour Jake, mais malgré ses appréhensions, cela s’est finalement bien passé. Il considère qu’il est difficile d’avoir de la visibilité dans le marché québécois quand on chante en anglais.

«C’est une industrie qui est vraiment concentrée sur le francophone. Tous les médias attendent que des trucs francophones. Et il y a les quotas dans les radios.»

Il reconnaît en revanche qu’il est nécessaire de chanter dans la langue des gens qu’il souhaite rejoindre afin de créer un dialogue avec eux.

«C’est important que ça résonne avec la langue première du territoire que tu attaques. Avec qui tu veux partager tes chansons.» – Jake

Solitude pandémique

Écrites en pleine pandémie, certaines chansons de Tant qu’à y être abordent la solitude.

«Je me rendais compte que, on peut se sentir seul, mais on n’est pas abandonné nécessairement. Il ne faut pas oublier qu’il y a plein de monde autour de nous à un appel près.»

Dans ce que Jake appelle «leur QG» et où se trouve leur studio, Jake vit avec les trois autres membres des Ragers, Billy, Phil et son frère, Jay.

«On est chanceux d’être restés confinés ensemble, mais ça nous manque un peu de voir les gens, de faire des shows.»

Malgré les émotions fortes provoquées par le confinement, l’album demeure tout de même festif, abordant des sujets tels que l’amitié, l’amour, le party.

Jake affirme apprécier particulièrement la mixité sociale se trouvant dans le quartier d’Hochelaga.

«C’est le fun de jongler à travers de ça. C’est beau à voir. C’est inspirant pour moi. Il y a plein de mes amis artistes qui se retrouvent là. Un grand bassin culturel. C’est vraiment le fun de côtoyer ces gens et de faire plein de projets.»

Cette multitude de réalités différentes habitant le quartier est enrichissante dans son processus d’écriture, explique Jake. Cela lui permet de raconter autre chose que sa propre histoire, son propre vécu dans ses chansons.

Le EP Tant qu’à y être sera disponible le 5 mars sous l’étiquette montréalaise Joy Ride Records.

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