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Éclosion de COVID-19 dans un refuge d’Hochelaga-Maisonneuve

Refuge CAP-CARE dans Hochelaga-Maisonneuve. Photo: Jason Paré / Métro

Une éclosion de COVID-19 est en cours dans le refuge CAP-CARE, situé dans l’ancien YMCA Hochelaga-Maisonneuve.

Dans le contexte, le refuge pour personnes en situation d’itinérance cogéré par CARE Montréal et CAP St-Barnabé n’accepte plus de nouvelles admissions jusqu’à nouvel ordre, a appris Métro.

Ce serait un variant qui serait responsable de l’éclosion qui, selon le directeur général de CARE Montréal, Michel Monette, toucherait 20% de la communauté du refuge qui a une capacité d’environ 130 lits. Deux membres du personnel sont également infectés.

Un premier usager a été testé positif il y a deux ou trois semaines et le virus s’est propagé par la suite, explique le DG.

«Cette personne était très active dans le refuge et elle servait le café.»

Selon M. Monette, autour de 45% des usagers avaient été vaccinés au CAP-CARE. Lorsqu’une personne est testée positive, elle est envoyée à l’ancien hôpital Royal-Victoria, converti en unité d’isolement pour les sans-abri depuis mars 2020.

En étroite collaboration avec la santé publique, plusieurs mesures ont été prises, dont un dépistage aux trois jours, un arrêt des services aux usagers tel que la station de café, le suivi de dossier par le personnel et le service de navette. Les membres du personnel ont l’obligation de leur côté de travailler sur un seul site et doivent dorénavant prendre leur repas seul, la salle des employés étant fermée.

«Depuis l’arrivée des variants, on a une approche particulièrement agressive pour s’assurer qu’on contrôle la situation», précise la Dre Carole Morissette de la Direction régionale de santé publique de Montréal du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.

Une formation est donc donnée aux intervenants afin de rehausser les mesures de préventions et de précautions qui ont changé avec les variants. L’aménagement des lieux peut également être amélioré.

Dans le cas spécifique de CAP-CARE, des stations d’habillage ont été déployées pour l’intervention dans des espaces tels que les cubicules des usagers et lors de la distribution de nourriture.

Pas la première fois

C’est la troisième fois que CARE Montréal doit faire face à une éclosion dans l’un des trois centres d’hébergement qu’il gère dans Hochelaga-Maisonneuve. La première a eu lieu dans celui sur la rue Ontario lors de la première vague, mais seulement deux personnes avaient été testées positives sur une trentaine d’usagers.

La seconde a eu lieu au CAP-CARE lors de la deuxième vague, infectant quatre usagers et quatre membres du personnel.

«C’était une conséquence du démantèlement du campement Notre-Dame, affirme M. Monette. Le patient zéro, c’était un membre du campement.»

Selon la Dre Morissette, depuis la dernière semaine, il y eut 30 nouveaux cas déclarés parmi les personnes en situation d’itinérance. Et en date de samedi, il y a trois milieux actuellement en éclosion et huit milieux en surveillance où il y aurait au moins un cas, soit parmi le personnel ou chez les usagers.

À titre comparatif, lors de la deuxième vague, 300 sans-abri ont été déclarés positifs à la Covid-19 et 42 ressources ont eu au moins un cas. Sur le lot, 64% de ces ressources ont eu cinq cas et plus.

Réaction politique

Selon le porte-parole de l’opposition officielle à la Ville de Montréal en matière d’itinérance, Benoit Langevin, ces enjeux reliés aux éclosions dans les refuges poussent certaines personnes à retourner dans la rue.

«Les gens se disent “est-ce que je vais aller dans un endroit où je suis à haut risque de contracter le virus ou je vais aller dehors”. C’est un réflexe naturel.»

Il remet en question la planification de la Ville de Montréal pour faire face à ce genre de problématiques.

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