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24 h dans la peau de policiers

Attendre dans une autopatrouille stationnée avec un café dans une main et un beigne dans l’autre : voilà un cliché souvent associé au travail des policiers. Pour découvrir la réalité de ce métier mal aimé, les Nouvelles Hochelaga-Maisonneuve a suivi deux officiers du poste de quartier (PDQ) 23 dans une journée de patrouille dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve.

La première étape de tout quart de travail n’est pas l’arrêt à la machine à café, mais bien la rencontre entre le corps policier. À l’écoute de l’un de leurs collègues, les agents apprennent les derniers cas qui se sont passés sur leur territoire ainsi que les éléments auxquelles doivent porter une attention particulière.

Quand tout a été noté, les duos se retrouvent dans une salle de rangement pour aller prendre possession des radios ainsi que de l’ordinateur de bord. Après avoir récupéré leur équipement, les policiers se séparent pour aller patrouiller dans les rues du quartier.

La patrouille

Michael Sauvageau et Dominique Paillé se dirigent vers l’ouest de leur territoire, où la population de drogués et de prostitués est la plus forte.

« C’est une question de secteur, explique l’agent Paillé. Étant dans un quadrilatère où la pauvreté est plus concentrée, les prostitués sont plus présents. D’ailleurs, plus la température est clémente, plus on a l’impression qu’il y en a à chaque coin rue. »

Circulant dans les rues et les ruelles, les policiers ne cessent d’observer tout ce qui les entoure. À un feu rouge, ils regardent les piétons qui attendent leur droit de passage, ils remarquent les conducteurs sans leur ceinture de sécurité, les passants qui évitent leur regard avant de les distancer ou les nouvelles travailleuses de rue.

« Nous travaillons beaucoup avec nos yeux. Nous observons beaucoup. Avec l’expérience, nous sommes capables de remarquer plus rapidement les prostitués, les drogués, les revendeurs ou les délinquants. L’instinct aussi est un élément important », indique l’officier Paillé.

Dans l’attente d’un appel, les deux policiers ne se tournent pas les pouces pour autant. Ils constatent les infractions des utilisateurs routiers et remettent des constats d’infraction. Ils circulent dans les recoins de leur territoire pour rencontrer, discuter et recueillir de l’information sur ce qui s’y passe.

« Cette information qui peut sembler anodine au départ, que ce soit un nom, une adresse ou une plaque d’immatriculation par exemple, peut devenir très utile dans une enquête. Ça peut devenir l’élément qui la fait débouler dans un autre département », souligne l’agent Paillé.

Journée typique

Une journée typique n’existe pas dans la vie d’un policier, affirme l’agent Sauvageau. Il est impossible de prévoir ce qui peut arriver.

« Nous avons vécu des situations qui nous prendraient plusieurs années pour toutes les raconter. D’ailleurs, si quelque chose existe, c’est que quelqu’un l’a déjà vécu. Tout peut arriver », affirme le constable Paillé.

Des anecdotes, les deux policiers qui cumulent près de 35 années au sein du Service de police de la Ville de Montréal en connaissent. Que ce soit un homme qui a pris le temps de se vêtir d’un habit-cravate avant d’ouvrir la porte de son domicile aux forces de l’ordre, pour ainsi éviter une fouille de son domicile, ou une dame qui a appelé les policiers, car deux écureuils copulaient sur son terrain, les agents Sauvageau et Paillé, les connaissent.

Le bruit avant la prostitution

À Hochelaga-Maisonneuve, on pourrait croire que les appels sur la narcoprostitution sont les plus populaires, mais les appels sur le bruit sont plus fréquents, rapportent les deux policiers.

« Nous répondons davantage à des appels pour des chicanes de voisins. La proximité des immeubles à logements, qui peuvent cumuler près de 24 appartements, met la patience des locataires à rude épreuve. Souvent, c’est seulement la police qui peut régler la situation », explique l’agent Paillé.

« Dans la journée, nous recevons surtout des appels sur la circulation routière, des accidents de voitures, de vol à l’étalage, etc., poursuit l’agent Sauvageau. En soirée, ce sont les chicanes de voisins, des plaintes pour du bruit excessif, violence conjugale, etc. Toutefois, nous ne pouvons pas généraliser. Nous pouvons recevoir des appels pour des prostitués autant de jour que de soir. Tout peut arriver. »

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