Soutenez

30 ans après la disparition de Sébastien Métivier, sa mère espère toujours

Le 1er novembre 1984, une tragédie est survenue dans la famille de Christiane Sirois. Son fils, Sébastien Métivier, alors âgé de huit ans, est porté disparu. Trente ans après le drame, la mère garde toujours espoir de découvrir le fin mot de l’histoire.

« J’ignore s’il est encore vivant. On sait que plus le temps passe, moins il y a de chance [de le retrouver en vie]. Répondre à savoir s’il est mort me fait peur. Je suis incapable de mettre ces mots dans ma bouche », avoue l’Hochelagaise, la larme à l’œil.

Pendant ces trois décennies d’attente, la mère de famille est passée par plusieurs étapes pour tenter de survivre. Elle a suivi quelques thérapies et a déménagé en région pendant une dizaine d’années pour prendre une pause.

Ce qui lui a permis de garder la tête hors de l’eau, ce sont ses souvenirs.

« Des fois, je reste enfermée deux-trois jours et je ne veux pas voir personne. Mais, je n’ai pas le choix. Je dois survivre. Pour y arriver, je pense aux bons moments que j’ai passés avec Sébastien. Je me rappelle son sourire. C’est ma richesse et personne ne pourra me l’enlever », soutient-elle.

Cette attente prolongée a un grand impact dans la vie de la famille. Mme Sirois ainsi que sa fille en portent encore des séquelles. Mélanie Métivier souffre, entre autres, du trouble de la personnalité limite et Mme Sirois de l’apnée du sommeil.

« J’ai voulu me faire opérer pour mon apnée du sommeil, mais mon médecin m’a dit que c’était inutile, car c’est un trauma. Ce n’est pas seulement Sébastien qui a disparu le 1er novembre, mais nous aussi.

« Ce n’est pas mieux qu’au début. On dit souvent que le temps arrange les choses, mais ce n’est pas vrai. Tu apprends seulement à mieux gérer ta colère, tes souffrances et ta détresse. »

Quête de vérité

Afin de calmer sa peine, Mme Sirois tente de trouver la vérité sur ce qui est arrivé à Sébastien. Elle appose des affiches sur les voitures et des poteaux partout au Québec afin de trouver quelqu’un qui aurait de l’information sur le dossier.

« Je vais toujours être angoissée tant que je ne saurai pas. J’ai perdu mon équilibre lorsqu’il a disparu. Je ne pourrai pas retrouver de stabilité avant de connaître la vérité. »

Afin de relancer les recherches de Sébastien Métivier, qui aurait 38 ans aujourd’hui, l’organisme Enfant-Retour Québec a fait un portrait-robot de ce que le jeune homme ressemblerait de nos jours.

« Nous avons toujours espoir de le retrouver. La famille a besoin de réponses. Nous avons déjà vu des dossiers se résoudre des décennies après la disparition. Nous voulons stimuler l’enquête et le croquis aide beaucoup. D’ailleurs, grâce à un partenariat avec Rogers, plus d’un demi-million de Canadiens verront la photo de Sébastien », indique la directrice générale d’Enfant-Retour Québec, Pina Arcamone.

Les personnes ayant de l’information au sujet de la disparition de Sébastien Métivier peuvent composer le 514 236-9127.

La disparition

Dans la journée du 1er novembre 1984, trois garçons âgés de quatre, huit et 12 ans sont enlevés. Deux d’entre eux sont retrouvés morts et le troisième est toujours disparu.

Le premier rapt d’un enfant, Maurice Viens, se produit vers 14 h, sur la Rue Dorion, dans le quartier Centre-Sud, proche de la sortie du pont Jacques-Cartier. Il est retrouvé quelques jours plus tard, dans une maison abandonnée, à Saint-Antoine-sur-Richelieu. Il a été sodomisé et violemment battu.

Le même jour, vers 19 h, deux autres enfants sont enlevés, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, proche du tunnel Louis-H-Lafontaine. Le corps de Wilton Lubin est retrouvé sans vie dans le fleuve Saint-Laurent, à la hauteur de l’île Charron. Il a été battu, étranglé et poignardé.

Sébastien Métivier a disparu en même temps que Wilton, mais à ce jour, il n’a pas été retrouvé et l’enquête n’a pas donné de résultats. « Ça ne s’était jamais vu auparavant. Trois garçons qui disparaissent en seulement quelques heures. Les larmes ne suffisent pas, il fallait un organisme qui vient en aide aux familles. Il n’y avait pas de ressource à l’époque. C’est pourquoi l’organisme a été fondé », explique Pina Arcamone, directrice générale d’Enfant retour.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.