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200 paires de chaussettes pour les itinérants

Photo: Métro Média – Patrick Sicotte

Un jeune Verdunois de 10 ans a mené une campagne intensive pour récupérer quelque 220 paires de bas qui serviront aux itinérants de l’arrondissement. L’expérience de Henry Von Saenger, encouragée par l’école primaire Riverview où il étudie, lui a apporté fierté et valorisation.

La démarche personnelle d’Henry a débuté avec Miss Marianne Fycke. L’animatrice spirituelle de la commission scolaire Lester-B.-Pearson a développé à l’école primaire Riverview le programme We schools qui encourage les jeunes à identifier des problèmes locaux et à agir tout en les rendant responsables. «J’ai décidé de m’engager parce qu’on aide les gens qui sont dans le besoin. On a par exemple des chaussettes pour les itinérants et des bracelets rafikis pour les Kenyans», rapporte le garçon.

Tous les mercredis après-midi, sept élèves se sont ainsi réunis après l’école pour aborder différents sujets.

Un mois avant la fin des cours, les enfants ont reçu la visite des membres de la Mission St-Michael qui leur ont parlé d’itinérance puisqu’ils utilisent le sous-sol d’une église du centre-ville pour héberger les plus démunis.

«Ils nous ont expliqué que les chaussettes représentent l’item dont les itinérants ont le plus besoin, car ils n’en ont pas beaucoup en don. Dans les vêtements de seconde main, on retrouve souvent les pantalons ou les gilets, mais rarement les petites culottes et les chaussettes», rapporte Henry.

Avec ses camarades, il a usé de plusieurs méthodes pour récolter les chaussettes. Ils ont notamment fait passer des messages avec l’interphone de l’école et laissé des bacs à disposition dans les classes pour inciter les autres jeunes à en déposer. Ils ont fait des appels aux dons lors du concert et du barbecue de fin d’année. Ils proposaient également des cupcakes pour récupérer de l’argent afin d’acheter plus de biens.

De mère en fils
L’importance de s’engager lui a sans doute été transmise par sa maman. «Je n’ai pas l’opinion qu’on doit se taire si on veut que ça change, soutient Laurence Von Saenger. En travaillant de nuit dans la restauration, j’ai été témoin d’itinérants qui ont été maltraités par des jeunes donc je ne peux pas rester à ne rien faire et j’ai appelé la police. À partir de ce moment-là, on devient un témoin donc on doit paraître à la cour municipale et je me suis présentée quatre fois.»

L’une des personnes qu’elle a défendues est Sylvain, un itinérant habillé en clown qui tient la porte au métro LaSalle. Il y en a eu un autre qui lui a tenu la porte du côté du Square Victoria, à l’époque où elle travaillait dans le centre-ville, avec qui elle a mangé un hamburger tous les lundis pendant deux ans.

Par ailleurs, Mme Von Saenger fait du bénévolat 15 heures par semaine à l’Armée du salut et son fils l’accompagne pour l’aider pendant ses congés scolaires.

Personnel
Le Verdunois a décidé d’aller encore plus loin dans la démarche en préparant lui-même 12 sacs qu’il portera dans le courant du mois de juillet aux itinérants de l’arrondissement.

«À l’intérieur, ils trouveront une paire de chaussettes et une bouteille d’eau, mais aussi un sachet avec une brosse à dents, du dentifrice, de la soie dentaire et un déodorant, explique le jeune de 10 ans. Le matin même, on ajoutera des petits pains maison aux bananes. Je vais aussi donner de la nourriture pour animaux parce que souvent quand les itinérants ont de l’argent, ils ne vont pas s’acheter à manger, ils vont prendre quelque chose pour leur chien.»

Henry Von Saenger a beaucoup aimé l’expérience qu’il pense déjà renouveler l’an prochain pour d’autres bénéficiaires. Avec sa maman, il pense aussi préparer et partager un repas à une personne âgée qui vit seule dès l’arrivée de la neige.

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