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Tenter de résoudre l’intimidation des nouveaux arrivants

Lors de l’atelier sur l’intimidation, une des membres de l'organisme Action Prévention Verdun était sur place pour traduire les informations de la policière aux parents nouvellement arrivés sur le territoire qui ne maîtrisent pas le français. Photo: Gracieuseté - APV

Plusieurs cas d’intimidation envers les nouveaux arrivants ont été rapportés à l’école primaire Île-des-Sœurs. Lors d’un atelier-conférence sur le sujet avec la policière Marie-Ève Lépine, certains parents affirment que la barrière de langue constitue un obstacle pour venir en aide à leur enfant malmené. 

Environ une quinzaine de parents étaient présents à La Station pour l’événement organisé par Action Prévention Verdun (APV). Plusieurs parents ont témoigné de leur situation parfois compliquée, avançant que la direction de l’école ne semble pas prendre leur cas au sérieux ou le nie carrément.

Une mère ne parlant pas le français indique aussi qu’elle n’arrive pas à communiquer avec les parents de l’intimidateur de sa fille, qui refusent de lui parler. Elle désire seulement régler le problème convenablement, soutient-elle.

«Pour moi qui parle français, je trouve cela difficile de régler la situation, alors je n’imagine pas pour ceux qui ne comprenne pas la langue.» Une mère qui désire rester anonyme. 

«Pour les parents, la barrière de langage c’est un défi supplémentaire», admet Mme Lépine.

À la différence d’un conflit, l’intimidation se définit par un rapport de force créé par la répétition des actes physiques ou des paroles désobligeantes, explique l’agente sociocommunautaire. D’ailleurs, l’intimidation peut être considérée comme un acte criminel selon la loi. À partir de l’âge de 12 ans, un enfant est jugé criminellement responsable de ses actes.

«Les jeunes reproduisent parfois des choses qui se passaient peut-être dans leur pays, mais qu’ici, ça ne fonctionne pas, explique Mme Lépine. La barrière de langage peut accentuer le problème. Souvent quand on n’arrive pas à se comprendre on pousse à cet âge-là.»

Rôle de la police

La policière du poste de quartier (PDQ) 16 effectue des conférences de la 1e à la 6e année dans presque toute les écoles de Verdun. Elle envoie une lettre d’information aux parents des plus petits à propos de ces rencontres, mais elle compte dorénavant informer ceux des élèves de tous les niveaux et peut-être même la traduire pour les nouveaux arrivants.

«Je veux parler du rôle de la police, les rassurer qu’on est là pour les aider et les protéger. Parfois, ce n’est pas évident pour eux», souligne-t-elle.

L’agente Lépine désire faire des rencontres avec les jeunes des classes d’accueil pour leur donner des informations telles que le numéro d’urgence 911 que plusieurs ignorent.

Les écoles possèdent toutes des plans d’intervention d’intimidation. Après des avertissements et des interventions de la direction, la policière peut rencontrer l’intimidateur. Selon l’âge, elle lui énumère les conséquences légales.

L’effet de son autorité et de son uniforme suffit souvent pour que l’enfant pris en faute constate l’ampleur de ses gestes. «De manière générale, dans pratiquement 75% des cas, et même pour les ados, ça se règle à ce moment-là.  Les jeunes sont très collaborants», indique Mme Lépine.

Lors de l’atelier, la policière rappelle d’éviter de suggérer à l’enfant intimider de se défendre physiquement. Il est mieux de lui apprendre à répliquer par des phrases courtes et à refuser d’être l’ami de celui qui lui manque de respect. 

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