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L’expérience d’un militaire dans un CHSLD de Verdun

Le matelot-chef Christian Vien a prêté main-forte au CHSLD de Verdun.
Le matelot-chef Christian Vien a fait partie de l’équipe d’aide de service au Manoir de Verdun qui comprenait 26 militaires, en plus des 14 autres soldats dans l’équipe de soin. Photo: Gracieuseté - Forces armées canadiennes

Le matelot-chef Christian Vien fait partie des 40 militaires des Forces armées canadiennes (FAC) qui ont travaillé au CHSLD du Manoir de Verdun. Après avoir terminé son mandat la semaine dernière, il nous raconte son expérience. 

Depuis environ un mois, M. Vien aidait le personnel de l’établissement du boulevard LaSalle. Quotidiennement, il devait assister les techniciens médicaux et les préposés aux bénéficiaires en donnant des soins de base aux résidents.

«Par exemple, on les aidait à manger, à se nettoyer, à se déplacer afin qu’ils puissent maintenir un certain état de bien-être», décrit-il.

«Le plus difficile, c’était d’être confronté à ces gens qui sont vulnérables. Ça donne une prise de conscience sur ce que c’est vieillir et ce qui nous attend.»

— Christian Vien, matelot-chef.

Bien qu’il portait le même uniforme que le personnel régulier, certains résidents étaient curieux et ils lui demandaient s’il faisait partie de l’armée. «Ils étaient très contents qu’on soit là, raconte le matelot-chef. Au début de la crise, c’était difficile pour eux, puisqu’ils manquaient de ressources.»

Reconnaissance

Après quelque temps, il y a eu une réorganisation des équipes au Manoir de Verdun. Le matelot-chef Vien a été réaffecté à l’entretien ménager.

«Le but, c’était d’assurer un milieu de vie propre et sécuritaire aux résidents, décrit-il. Par exemple, si un résident devait changer de chambre, on s’assurait de désinfecter chaque recoin pour être certain qu’il n’y avait plus de trace de la COVID.»

M. Vien a pu discuter avec des personnes âgées. «J’ai rencontré un résident qui m’a dit qu’il était très reconnaissant pour le travail qu’on faisait, dit-il. Le simple fait de nettoyer sa chambre, dont l’entretien avait été délaissé au début, ça vénérait une grande reconnaissance beaucoup plus importante que ce que j’avais imaginé au départ.»

Chaque fois que le matelot entrait dans une chambre, il tentait de faire la conversation avec les résidents. «Ce n’était pas toujours facile parce que la plupart des résidents ont des pertes de lucidité», témoigne-t-il. 

Le matelot-chef Vien s’est enrôlé dans les FAC en 2008. Depuis, il a fait des missions pour les inondations au Québec ou encore des opérations antidrogue dans les Caraïbes. Il ne se serait jamais douté qu’il serait appelé à travailler dans un centre pour personnes âgées.

Perspective

Pour le moment, Christian Vien est en isolement pour 14 jours dans un hôtel. Si le gouvernement le réclame, peut-être ira-t-il dans un autre CHSLD, sinon il sera réaffecté pour d’autres missions.  

Le matelot de 33 ans affirme que son expérience lui a permis de relativiser certaines choses.

«On est jeune, en santé et il faut en profiter. Le temps finit par tous nous rattraper et ce sera au tour de la jeunesse de s’occuper de nous quand on sera rendu là», témoigne-t-il. 

Il n’y a plus de militaires au Manoir de Verdun depuis la semaine dernière, notamment puisque le personnel régulier est de retour au travail.

Les FAC sont présents dans 23 CHSLD à travers la province avec près de 1050 militaires entraînés et disponibles pour une force totale de 1350 militaires, incluant le soutien. 

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