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Le premier gin montréalais distillé à Verdun

Photo: Collaboration spéciale

Les Québécois pourront goûter cet automne le premier gin à saveur montréalaise. Le Madison Park London Dry Gin, disponible dans quelques semaines à la Société des alcools du Québec (SAQ), est né à la Distillerie 1769 située dans un secteur industriel de Verdun.

De l’extérieur, rien n’indique que la distillerie urbaine du couple Maureen David et Andrew Mikus est en opération. Pourtant, la production va bon train pour livrer à temps les 1200 bouteilles de 750ml de gin à la SAQ.

«On voulait retourner aux classiques. Ça nous rappelle ce que nos parents buvaient quand nous étions jeunes, leur gin-tonic en compagnie de leurs amis», raconte Maureen. Le spiritueux, un London Dry Gin aux notes de baies de genièvre, zestes de citron, fleur d’oranger, est assez doux pour être siroté sec.

Ce gin a remporté en 2015 la médaille d’or de l’American Distilling Institute, dans les catégories «Best in Category» et «Best in Class». Pour le créer, le couple achète l’alcool de base d’un producteur externe. La pratique est courante chez la majorité des distillateurs québécois, souvent par soucis d’économie.

Andrew redistille une première fois l’alcool pur à partir d’ingrédients de base d’un London Dry Gin, notamment les racines d’angélique et d’anis, puis une deuxième fois «à partir d’ingrédients secrets qui donnent au gin son goût unique», dit-il.

Pas si simple distiller au Québec
Les lois québécoises strictes représentent un vrai casse-tête pour quiconque souhaite partir une distillerie. Parmi les multiples étapes à franchir avant d’obtenir un permis de distillation, les principaux intéressés doivent être en possession d’un bail pour un local conforme, un alambic conforme, en plus de payer les cautionnements et les licences aux différents ministères.

«Tout doit être prêt pour l’inspection de la Régie des alcools et des jeux. Même tout installé, on n’a pas de garantie qu’on pourra produire. Il faut attendre le permis, donc c’est un très grand risque à prendre», confie Maureen.

C’est en novembre 2014 que le couple a enfin obtenu les autorisations. Mais il n’était pas au bout de ses peines puisqu’il fallait faire des représentations auprès de la SAQ, qui détient le monopole, pour vendre leur produit.

Après plus d’une dizaine d’essais, Andrew et Maureen ont finalement réussi, au printemps 2015, à attirer l’attention de la SAQ.

«Quand la SAQ dit « oui, on est intéressé », ça ne veut pas dire « oui, on va entrer votre produit »», explique le distillateur. «Ce n’est pas avant qu’il fasse leur première commande qu’on est sûr d’entrer», ajoute sa femme, en rigolant.

C’est à la mi-août que la première commande a été passée. La production a débuté à plein régime depuis.

Entre temps, pour faire rouler leur alambic, les distillateurs ont commercialisé un sirop d’érable vieillit en fût de Bourbon du Kentucky. Une vodka sera le prochain spiritueux à sortir de l’alambic de la distillerie. Le couple travaille également sur un gin vieilli en fût de chêne.

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