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Aviateur de père en fils

Photo: (Photo: Métro Média – Delphine Bergeron)

Le résident du complexe pour retraités Sélection de L’Île-des-Soeurs, Andrew Martin, a profité de la fête des Pères et de la présence de ses proches pour raconter son récit. Originaire de Hongrie, sa famille européenne recense des pilotes sur cinq générations.

L’aviation occupe une place de choix, puisque son grand-père, son père, lui-même ainsi que son fil et son petit-fils ont tous piloté des avions, que ce soit dans les Forces armées ou pour le loisir.

« Moi, je n’ai pas combattu, j’étais en entraînement quand la guerre a fini. J’étais en apprentissage pour faire voler des appareils la nuit, dans le noir et le brouillard.»
— Andrew Martin, résident du Sélection

Son histoire débute à la Première Guerre mondiale, qui a été déclenchée lorsque le roi de l’Empire austro-hongrois, François-Ferdinand, s’est fait assassiner en 1914 à Sarajevo, en Serbie. À l’époque, son grand-père Charles Czapary était commandant dans l’armée de l’air austro-hongroise et il pilotait des biplanes (avions à deux paires d’ailes).

Il a ainsi combattu les Russes jusqu’en 1920, lorsque l’issue de la guerre a sonné la fin de la monarchie et le démantèlement de l’Empire, donnant naissance à la Hongrie.

Du mauvais côté

Le combat contre les Slaves s’est prolongé pendant la Deuxième Guerre mondiale, durant laquelle le père de M. Martin, Eugène Czapary, était aux commandes d’avions de chasse contre l’armée rouge.

«Dans la Hongrie occupée par les Allemands, nous étions du mauvais côté de l’Histoire», mentionne Andrew Martin, qui précise que c’est pour se sortir de la crise économique de 1930, que les Hongrois avaient renforcé des liens commerciaux avec l’Italie fasciste et le Troisième Reich.

Heureusement pour lui, le jeune Andrew n’est pas allé au front. Il était en entraînement comme pilote de nuit lorsque la guerre s’est terminée. Son pays s’est fait envahir par les Russes, sur leur chemin vers Berlin, la capitale allemande.

En 1951, Andrew Martin arriva de l’Allemagne au Canada, sur un bateau au port d’Halifax, avec un statut de réfugié. «J’ai travaillé deux ans pour la compagnie Atlas Steel, à Welland (Ontario), dit-il. Nous fournissions les Russes en fer spécialisé.»

Il finit par refaire sa vie en 1955 en faisant des études à Toronto pour devenir ingénieur. Il avait fait la rencontre, un an auparavant, d’Élizabeth, elle aussi hongroise. «Nous étions allés à la même école, à Sopron. Elle dans l’école de filles, moi dans l’école pour garçons», rigolent-ils ensemble. «Nous sommes encore de bons amis», assure Élizabeth.

L’ex-apprenti pilote a eu un fils en Europe, lors d’un premier mariage. Zoli Kohlhofer (il a pris le nom de sa mère) a aujourd’hui 70 ans. Il a monté une entreprise, à Salzbourg, en Hongrie, qui est maintenant dirigée par ses fils.

Andrew Martin est fier que son fils et l’un de ses petits-fils aient appris à piloter des petits avions de brousse dans son pays natal, pour le plaisir, en dehors du contexte de guerre.

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