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Miser sur la sécurité

Photo: (Photo: Métro Média – Delphine Bergeron)

Une semaine après avoir délaissé le chantier du nouveau pont Champlain, les grutiers sont de retour. Un jugement du Tribunal administratif du travail a ordonné, vendredi, qu’ils reprennent leurs activités à travers la province. Le syndicat ne baissera toutefois pas les bras quant à la protection de ses travailleurs.

Après la décision du juge Alain Turcotte, le directeur de l’Union des opérateurs grutiers, local 791G, affilié à la FTQ, a envoyé une lettre invitant ses membres à la respecter. «Je vous enjoins donc de cesser toute grève ou tout ralentissement», a écrit Evans Dupuis dans un mémo daté du 25 juin.

Il précise toutefois que le syndicat n’abandonnera pas son cahier de revendications. «Plus particulièrement, la santé, la sécurité et l’intégrité des travailleurs et du public demeurent une exigence essentielle dans les diverses démarches juridiques et administratives que nous avons déjà entreprises», précise M. Dupuis.

«On n’est pas pour la grève, on est contre le nouveau règlement.»
— Un propriétaire de grue, qui préfère rester anonyme

Des centaines de grutiers s’étaient rassemblés la semaine dernière devant les locaux de la Commission de la construction du Québec (CCQ), coin Christophe-Colomb et Crémazie, à Montréal, pour manifester leur mécontentement face aux modifications du règlement qui permet d’opérer des camions-flèche sans diplôme. Les nouveaux critères accordent le droit de manœuvrer cette machinerie lourde, composée d’une petite grue à l’arrière d’un camion, avec une formation de 80 heures en entreprise depuis le 14 mai.

Santé et sécurité

Contrairement à ce que la CCQ affirmait, les grutiers jugent que leur grève n’est pas illégale. Il s’agit plutôt, selon eux, de «refuser d’exécuter un travail qui présente un danger», en conformité avec la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST).

Lors de leur manifestation, ils ont fait la démonstration que ce type de machinerie perd son équilibre et peut facilement balancer, voire tomber, lorsque le bras de sa grue est en pleine extension d’un côté. Un propriétaire de camion-flèche, qui désire conserver l’anonymat, a expliqué qu’il fallait des grutiers expérimentés pour les manœuvrer.

«Les opérateurs de grue veulent une formation obligatoire pour tous», a scandé Evans Dupuis.

S’ils ne retournent pas au travail, les grutiers s’exposent à un outrage au tribunal passible d’amendes de 10 000$ à 100 000$, voire une peine d’emprisonnement.

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