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Écrivain dans l’ombre

Photo: (Photo: IDS/Verdun Hebdo – Delphine Bergeron)

Le rédacteur de discours Gilles Trudeau a publié son livre Discours gagnant: petit guide de rédaction pour expliquer sa technique d’écriture. Rencontré dans sa résidence de L’Île-des-Sœurs, il se confie sur les particularités de son métier qui l’amène à exercer dans l’ombre des politiciens et des chefs d’entreprise.

Gilles Trudeau est fasciné par les hauts dirigeants pour qui il a un énorme respect, notamment en raison de leur sens des responsabilités et de leur forte personnalité. «C’est des bibittes assez particulières! C’est bizarre parce que moi, je les ai souvent fréquentés dans leur zone d’inconfort», mentionne l’écrivain qui considère que 90% d’entre eux éprouvent des difficultés au moment de livrer leurs discours.

Il explique que l’essentiel n’est pas tant le contenu du message que l’auditoire à qui l’orateur s’adresse. De plus, l’attitude ferait toute la différence. «Les recherches démontrent que quelques jours après une allocution, les gens ne se souviennent plus du contenu, mais se rappellent de l’attitude du conférencier», dit-il.

«J’ai toujours énormément aimé ce que j’ai fait. Je me suis couché des centaines de soirs en ayant hâte de me réveiller le matin.»
— Gilles Trudeau, rédacteur de discours

Agréé en relations publiques et en rédaction, M. Trudeau concède que, même s’il n’a travaillé que très peu en sociologie, les notions qu’il a apprises pendant sa maîtrise lui ont servi tout au long de sa carrière. Il a ainsi développé une sensibilité à décoder les environnements et les mentalités, qui l’a aidé à «être plus efficace, plus pertinent et plus juste».

Ses clients font appel à ses services pour avoir un regard extérieur vis-à-vis une situation. «Souvent ces gens-là vivent dans des bulles, surtout en politique, et leur équipe interne est dans la même bulle», soutient-il.

Avenir

L’Insulaire a longtemps apprécié la proximité du centre-ville où il a travaillé en agence de relations publiques et a même dirigé sa propre compagnie. Depuis 15 ans, il travaille à la pige pour s’éloigner du rythme effréné des cabinets.

«La crise n’attend pas la fin du week-end, insiste Gilles Trudeau. Le président de compagnie va vous appeler au moment qu’il décide, de l’endroit où il se trouve dans le monde, peu importe l’heure.»

Il assure que son métier a encore de l’avenir, malgré l’ascension des nouvelles technologies. L’auteur de 71 ans souhaite alors poursuivre l’écriture de discours, «tant que le cerveau ne me sèchera pas trop!»

Pour ne pas perdre contact avec la société actuelle, il continue de faire sa revue de presse tous les matins en lisant tous les quotidiens populaires.

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