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L’impasse du rugby, le protocole COVID va de l’avant

La mêlée au rugby. Photo: Archives

Alors que la plupart des sports ont pu reprendre leur compétition presque normalement, le rugby fait exception. Même durant les entraînements de rugby, avec le protocole, plusieurs techniques sont interdites et le sport se voit quelque peu dénaturé. Toutefois, les joueurs semblent toujours aussi passionnés.

Rugby Québec a annoncé ce weekend que le protocole pour le retour au jeu est passé à une nouvelle étape. La reprise de matchs dans une formule modifiée, appelée Rugby X, qui favorise les passes et le mouvement pourra débuter dès le 1er octobre.

Une décision que les athlètes accueillent avec enthousiasme, surtout après que le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) ait annoncé plus tôt qu’il n’y aurait pas de saison de rugby universitaire cette année. «C’est essentiel de jouer pour s’améliorer. Il faut courir pour devenir meilleur à la course, il faut nager pour devenir meilleur à la nage, il faut jouer au rugby pour devenir meilleur au rugby, tout simplement», raconte Lucas Hotton, capitaine de l’équipe provinciale de la Eastern Canadian Super League et joueur pour le club montréalais TMR Rugby.

«Le sport en général est un endroit pour s’exprimer et laisser les problèmes de côté. S’entrainer dans un sport de compétition sans compétition, ça vaut peu.»

-Lucas Hotton

Puisque la saison estivale a été annulée et qu’il entrevoyait peu d’espoir pour l’automne, M. Hotton est parti cet été jouer pour le Club de CMF Floirac Rugby à Bordeaux, en France. Déjà en juin, le pays annonçait aller de l’avant pour la saison 2020-2021. Tous les joueurs sont testés chaque semaine pour la COVID-19 et plusieurs autres mesures sont en places, fait savoir l’athlète montréalais.

Changement de règles

Les athlètes d’ici pourront certes bientôt recommencer les compétitions, mais la manière de jouer a été complètement repensée. Entre autres, les rucks et les mauls ne sont pas permis, c’est-à-dire lorsque les joueurs «se battent» pour récupérer le ballon. Les mêlées, soit lorsque des groupes des deux équipes se mettent face à face, sont également proscrites.

«C’est sûr que ce sont des morceaux important du sport, surtout la mêlée», indique l’entraineuse-chef de l’équipe féminine de l’Université de Concordia, Jocelyn Barrieau. Elle travaille désormais avec les joueuses sur la pression qui est amenée avant de se retrouver en mêlée.

Lucas Hotton qui pratique le rugby depuis neuf ans est du même avis. «Les mauls et les mêlées sont importants au rugby et c’est dommage de ne pas pouvoir pratiquer une grande partie du rugby», commente-t-il, ajoutant que ce sont les avants qui perdent le plus avec ce règlement.

Motivation

Avec le protocole, les entraînements de rugby sont très différents de l’époque pré-COVID, évoque Mme Barrieau. Elle travaille davantage la technique et les habiletés individuelles des joueuses. Toutefois, elle est ravie de voir que les athlètes sont toujours aussi motivées et même qu’il y a plusieurs nouvelles recrues.

Par ailleurs, Mme Barrieau est également entraineuse-chef de la sélection du Québec de l’équipe féminine U18 pour les Jeux du Canada. Malgré que la pratique du rugby soit plus limitée au pays qu’ailleurs dans le monde, elle croit que le manque d’une seule saison sera loin d’affecter grandement la qualité de jeu des athlètes. Elles auront certainement leur chance de remporter les Jeux du Canada, qui ont été reportés à 2022.

Beaucoup d’acteurs impliqués dans le rugby aimeraient voir ce sport avoir une meilleure visibilité au Québec. «Sur le côté féminin québécois, j’aimerais que les filles soient plus mises de l’avant. Ce sont des modèles, des exemples à suivre», souligne l’entraineuse Barrieau. Lucas Hotton trouve qu’une équipe professionnelle au Québec amènerait le rugby à un autre niveau dans la province. Il rêve de jouer pour un club professionnel en sol québécois.

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