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Mission humanitaire pour deux résidants de L’Île-des-Sœurs

Une équipe de bénévoles, dont deux habitants de l’île, s’envoleront demain, 22 novembre, pour le Burkina Faso dans le cadre d’une mission humanitaire. Leur objectif: venir en aide à une quinzaine de femmes aux prises avec des fistules, une complication souvent liée à l’accouchement, qui est source de rejet dans certains pays africains.

Le docteur spécialisé en urologie, Jacques Corcos, est l’initiateur de ce projet qui fait suite à d’autres expéditions menées par sa fondation, la fondation Mères du monde en santé (MMS). L’organisme travaille à soigner et prévenir les fistules obstétricales chez les femmes africaines, dans le cadre d’un effort mondial pour améliorer la santé maternelle.

Les fistules obstétricales se produisent lorsqu’il y a un écart important entre la taille du foetus et l’espace pelvien disponible. Elles sont souvent la conséquence d’accouchements difficiles et compliqués. «Le gros problème avec les fistules, c’est que les femmes atteintes perdent de l’urine en permanence. Cela crée beaucoup de problèmes d’hygiène. Se sont souvent des femmes très jeunes, entre 15 et 25 ans, et elles sont repoussées par leur famille et par leurs maris. Elles sont pestiférées comme si elles avaient la lèpre», raconte M. Corcos.

L’équipe composée de trois médecins, de quatre infirmières, d’un anesthésiste-chirurgien et d’une coordonnatrice passera huit jours à Boromo, un village isolé de l’ouest du Burkina Faso, pour redonner une certaine qualité de vie à quelques femmes. Néanmoins, certaines devront repartir sans avoir reçu de soins.

«Ce sont des chirurgies complexes, très longues, difficiles et qui requièrent à la fois beaucoup de technique et d’instruments assez sophistiqués. En huit jours de travail, on ne peut pas opérer plus de 12 à 15 femmes maximum sur une cinquantaine, car se sont toutes des chirurgies de cinq à six heures chacune, raconte M. Corcos. Les autres repartent chez elles, très déçues, mais malheureusement, c’est comme cela», ajoute-t-il.

Des conditions difficiles

Éloignée des grands centres, aride et très pauvre, la ville de Boromo n’offre pas les conditions idéales pour opérer les patientes. La fondation effectue seulement deux missions par année en Afrique, notamment en raison de la température qui atteint les 40 degrés, mais aussi à cause du coût élevé des opérations. L’équipe offre ses services gratuitement, mais la fondation, qui survit grâce aux dons privés, ne déborde pas de moyens.

Les opérations ont lieu dans de petites salles équipées de quelques lits. Le sol est fait de terre battue, la poussière flotte dans l’air et l’électricité fait souvent défaut. Les conditions sont «dramatiques» selon les dires de Jacques Corcos. L’équipe doit amener tout son équipement et peut se rendre en Afrique durant les mois d’hiver où la température moyenne de 30 degrés est plus supportable pour l’équipe.

À ces conditions difficiles s’ajoutent les limites monétaires de la fondation MMS. «On parle de 35 000$ par mission, dont 20 000$ pour les billets d’avion seulement. Pour la première fois, nous venons d’avoir un accord avec Air Canada qui va s’appliquer pour notre prochaine mission, mais la compagnie se rend seulement à Paris. Ensuite, nous devons nous envoler avec Air France, mais ils refusent de nous aider. L’équipement et la vie sur place ne coûtent pas cher, c’est donc dommage de payer autant pour le transport», se désole le chirurgien.

Une mission essentielle

Malgré les difficultés, la fondation ne lâche pas prise. Une autre mission est prévue du 24 janvier au 2 février prochain au Burkina Faso. Jacques Corcos rappelle que la mission la plus importante de MMS est avant tout la prévention. C’est pourquoi un comité a été formé pour mettre en place des programmes de prévention de la fistule dans la région de Boromo pour assurer le suivi des femmes enceintes en collaboration avec les centres locaux de santé. «À côté de cela, on fait une étude anthropologique avec l’Université de Montréal pour étudier la réintégration des femmes atteintes de fistules en milieu social»,  conclut le chirurgien.

 

 

 

 

 

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