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Faire une différence

L"ambulancière Marie-Ève Beaulieu fait partie du programme "pair aidant" afin de venir en aide à ses collègues dans le besoin. Photo: Métro Média/Isabelle Bergeron

Depuis huit ans, la paramédic Marie-Ève Beaulieu vient quotidiennement en aide aux personnes en détresse. Faisant partie des 31 paramédics d’Urgences-Santé récemment formés comme pairs aidants, la résidente de Lachine a aussi le bien-être de ses collègues à cœur.

S’ils sont appelés à sauver des vies, les paramédics sont confrontés à des situations difficiles. Face à l’inconnu, ils portent secours aux personnes en danger, que ce soit à la suite d’un accident de la route, d’un malaise, d’un traumatisme ou d’un problème cardiaque, pour ne nommer que ceux-là.

Travaillant en duo, ils doivent notamment évaluer la condition des personnes, appliquer des protocoles de soins et transporter les patients vers des établissements de santé. Ces professionnels ne sont pas à l’abri de vivre un stress post-traumatique à la suite d’un événement traumatisant.

«On est des êtres humains après tout. Tout le monde a sa propre façon de réagir. Ça peut être un contexte qui te vire à l’envers, une situation qui te ramène à des événements de ta vie ou le fait d’être témoin de violence, de misère sociale ou d’itinérance, soutient Marie-Ève Beaulieu. Peu importe le nombre d’années de carrières que tu as, tu n’es jamais à l’abri.»

Pour venir en aide aux paramédics vivant des difficultés professionnelles ou personnelles, Urgences-Santé a mis en place un service de pairs aidants. Ceux qui le désirent pourront échanger de façon confidentielle avec un collègue ayant reçu la formation.

«On veut être là pour supporter nos pairs. On connaît notre réalité, on sait ce qu’est le travail. Je pense qu’on est les meilleures personnes pour se supporter entre nous. Même si on ne se connaît pas tous personnellement en dehors du travail, on se côtoie tous les jours», indique la paramédic, qui a été référée par ses confrères de travail pour devenir pair aidant.

Un suivi téléphonique est effectué dans les jours suivant la rencontre. Les pairs aidants peuvent également diriger leur collègue vers des personnes ressources au besoin.

Vocation
Travaillant pendant huit ans dans les laboratoires d’Héma-Québec, Marie-Ève Beaulieu est retournée sur les bancs d’école à l’âge de 29 ans. «Un soir, une amie m’a demandé ce que j’aurais aimé faire dans la vie si je n’avais pas de restrictions. Je lui ai répondu qu’ultimement, j’aurais été océanographe, rigole-t-elle. Puis, je lui ai répondu que j’aurais aimé être ambulancière. Trois semaines plus tard, je commençais la formation.»

Réalisant une attestation d’études collégiales en techniques ambulancières au Collège Ahuntsic, la femme aujourd’hui âgée de 37 ans a concilié le travail et l’école pendant un an. «Je n’ai aucun regret. J’ai choisi ce métier par passion. J’aime l’humain en général, surtout la relation d’aide. C’est presque égoïste, parce que ça m’apporte beaucoup. Bien qu’il y a parfois des gens qui ne veulent pas nous voir, autant qu’on sent qu’on peut faire une différence pour d’autres.»

Depuis, Marie-Ève Beaulieu fait partie de ces héros qui vivent parfois dans l’ombre. «Il y a trois semaines, j’ai assisté à un accouchement dans une voiture de police. On était dans le trafic et un policier est venu cogner à notre véhicule. Je me suis mise à courir. J’ai eu le temps d’arriver, j’ai mis mes mains et j’avais un petit garçon dans les bras, raconte la paramédic. Après huit ans à faire ce métier, je pourrais écrire un livre, et je suis loin d’avoir tout vu.»

Dans le cadre de la Semaine nationale des services préhospitaliers d’urgence qui se déroule jusqu’au 2 juin, la population peut souligner le travail des paramédics, en les remerciant dans la rue ou en leur faisant parvenir des remerciements.

Pour lire des témoignages, visitez la page Facebook d’Urgences-Santé  

Urgences-santé en chiffre
Près de 375 000 appels d’urgence traités annuellement
Plus de 280 000 véhicules affectés sur les lieux d’intervention
Près de 230 000 transports par ambulance effectués chaque année
Plus de 1400 employés, dont plus de 900 paramédics et 100 répartiteurs médicaux d’urgence
Une flotte de plus de 200 véhicules
42 pairs aidants, dont 31 paramédics
Deux territoires desservis, soit Montréal et Laval

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