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Carburant écoresponsable

Photo: Gracieuseté

Les clients d’affaires de Bombardier vont désormais voler plus «vert». L’entreprise aéronautique basée à Dorval a reçu sa première livraison d’un carburant durable, composé de fuel traditionnel et d’huile de cuisson usagée, qui permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre des avions.

Destiné aux appareils privés, soit sa gamme de jets d’affaires, ce combustible a atteint des proportions de 30% de matière recyclée lors des opérations de démonstrations.  La certification permet des mélanges allant jusqu’à moitié-moitié. Toutefois, pour l’instant, il n’y en a que 5%.

«Quand on trouvera notre contrat à long terme, on passera à des proportions plus élevées. C’est aussi une question de disponibilité», mentionne le directeur des communications et affaires publiques chez Bombardier, Mark Masluch.

Avec le mélange actuel de 95% régulier et 5% durable, l’empreinte écologique diminue de deux tonnes métriques de carbone (CO2), soit l’équivalent de 40 vols entre Montréal et Toronto, indique Bombardier. Cet impact prend compte la production, le transport et l’utilisation de ce carburant.

«On arrive à cette réduction parce que les petites particules du carburant sont plus propres que le traditionnel. Dans sa production, la source elle-même enlève du dioxyde de carbone de l’atmosphère», explique M. Masluch

Depuis une décennie, Bombardier planche sur la conception de ce combustible plus écologique. La multinationale a dû contrer le scepticisme qui planait au départ sur l’aspect sécuritaire, comme le type d’essence permis en aviation est réglementé.

«C’est un carburant qui est certifié aux mêmes standards que celui non-renouvelable», précise M. Masluch, qui observe maintenant un intérêt croissant chez les opérateurs.

Doublement propre

Même si l’impact sur l’environnement s’avère plutôt modeste, la démarche de Bombardier est intéressante, commente le directeur de l’Observatoire de l’aéronautique et de l’aviation civile de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Mehran Ebrahimi.

Contrairement à d’autres types de carburants renouvelables, leur biocarburant se démarque par une fabrication qui ne confisque pas des terres cultivables dédiées à la production alimentaire pour la population, comme c’est le cas des champs de maïs pour l’éthanol.

«On va chercher des déchets qui n’auront pas un impact négatif sur une chaîne de production  autre. C’est doublement propre», mentionne le professeur.

Il souligne que ce biocarburant s’inscrit dans une série d’engagements de Bombardier pour fabriquer des avions plus écoresponsables.

Bombardier pourrait conclure les premières ventes de son carburant la semaine prochaine lors de la livraison de nouveaux avions Global.

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