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Stimuler le savoir lachinois

Lachine Lab Moussa Sarr
Février est le Mois de l’histoire des Noirs, qui vise à souligner le patrimoine des Canadiens Noirs d’hier et d’aujourd’hui. Photo: Messager Lachine & Dorval - Éric Martel

Après avoir vécu l’itinérance, Moussa Sarr investit toutes ses économies dans le lancement d’un centre d’innovation ouvert, le Lachine Lab, dans lequel il espère voir les citoyens partager leurs connaissances. Il aimerait obtenir du financement et le soutien de la communauté pour mener à terme son projet.

Le natif de Dakar, au Sénégal, revient de loin. En 2013, un divorce dans lequel il beaucoup perdu l’a poussé à vivre pendant quelques semaines à la Maison du Père, qui offre de l’hébergement d’urgence aux sans-abri.

Pourtant, l’homme de 61 ans avait fait carrière en publicité à l’international, en plus d’obtenir un doctorat en ingénierie de la connaissance à l’Université Laval, à Québec. Il a également été conseiller spécial de l’ex-ministre des Transports, Denis Lebel, et directeur de recherche au sein du Quartier de l’innovation de Montréal.

«Je n’arrive même pas à expliquer comment cette période de ma vie était malheureuse», résume M. Sarr.

Il a retrouvé son autonomie en décrochant un emploi de commis d’usine chez Bariatrix, un producteur alimentaire établi à Lachine.

Passionné

Renouant avec son amour pour l’innovation, il abandonne cet emploi en 2017 pour s’investir pleinement dans le Lachine Lab, un organisme à but non lucratif situé sur la rue Notre-Dame, qu’il espère lancer prochainement.

Il s’agit d’un incubateur dans lequel il invite les entreprises et les particuliers à échanger leurs idées. Son objectif est que les Lachinois se rencontrent pour partager leurs connaissances. Il considère que l’échange de savoir est la clef du succès pour les entreprises locales.

«Mon but, c’est que les gens sortent des idées enfouies en discutant. Je veux faire participer les grandes entreprises autant que les jeunes qui ne savent pas quoi faire de leur vie», insiste-t-il.

Même si le Lachine Lab n’a toujours pas officiellement été lancé, 17 projets avec des entrepreneurs locaux sont en branle. Des stagiaires en programmation du Collège Maisonneuve l’intégreront également le 24 mars prochain, afin d’offrir un soutien technique aux entreprises.

«Impliquer les jeunes, c’est la meilleure manière de les aider», considère Moussa Sarr.

Il aimerait également obtenir le local voisin de l’Atypique Café, qui a fermé ses portes dernièrement, afin d’en faire un lieu où les jeunes pourraient discuter de projets innovateurs.

Difficultés

Cependant, le père de deux enfants peine à trouver du financement. PME Montréal et le Réseau d’investissement social du Québec lui ont octroyé quelques centaines de dollars. Sinon, il assume toutes les dépenses de l’organisation.

Le diabétique confie que le lancement gruge toutes ses économies, au point où il n’est même plus en mesure d’acheter ses médicaments. «Je n’ai plus rien, se désole-t-il. Si je n’obtiens pas de financement, je devrai abandonner mon projet.»

Il considère que les organismes locaux le repoussent, car ils ne comprennent pas son projet et qu’ils le jugent puisqu’il est immigrant. «Si personne ne se lève pour faire des initiatives comme les miennes, les connaissances ne seront pas transmises, se plaint-il. Il faut utiliser le plein potentiel des gens.»

En espérant réussir à obtenir des fonds, Moussa Sarr travaille plus d’une soixantaine d’heures par semaine au lancement du Lachine Lab.

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