Soutenez

Reprendre confiance en cuisinant

Isabelle Trépanier cuisinière
Équipe Entreprise permet à des personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale de réintégrer le marché du travail, comme Isabelle Trépanier. Photo: Photo: Messager Lachine & Dorval - Éric Martel

Après avoir perdu une trentaine d’emplois en raison de troubles de santé mentale et de problèmes au genou, Isabelle Trépanier progresse en tant qu’aide-cuisinière au sein de l’Équipe Entreprise, un organisme à but non lucratif à Dorval, dont le programme lui permet aussi d’apprendre l’estime de soi.

Chaque participant reçoit des tâches et des cours en fonction de ses capacités et de ses aspirations, les menant à devenir plus autonome pour intégrer le marché du travail.

«Venir ici, c’est ma thérapie, raconte Mme Trépanier, avec le large sourire qui la caractérise. Avant d’arriver, jamais je n’aurais pu parler à un journaliste, je n’avais aucune confiance.»

La femme de 37 ans doit composer avec un trouble de personnalité limite (TPL), une peur de perdre l’amour de son entourage. Elle se sent facilement rejetée, ce qui mine ses émotions et sa relation avec les autres.

Souvent, ses proches profitent de son énorme générosité, lui demandant de l’argent, car elle peine à refuser ce qu’on lui demande.

«Dans ma tête, dire non, c’est être méchante, et je ne veux pas l’être, par peur de déplaire aux autres. J’apprends encore à imposer mes limites», concède-t-elle.

Cheminement personnel

Elle progresse au sein de l’Équipe Entreprise de la Route Transcanadienne, près de Sunnybrooke, depuis près de 13 ans.

Elle fait des pâtisseries, monte des plats et assemble des boîtes dans lesquels sont livrés les repas congelés à des écoles ou des maisons de retraite. On lui confie aussi la formation de nouveaux collègues.

«Je me suis vraiment améliorée, affirme-t-elle avec fierté. Avant, j’étais mêlée, j’essayais de tout faire en même temps, trop vite et trop bien. Je ne portais pas attention aux détails. »

Son objectif demeure toujours de se dénicher un boulot, lorsqu’elle aura amélioré son autonomie. «J’ai besoin d’un endroit où on peut m’encadrer, m’aider à grandir, suivre mon cheminement personnel, sans être brusquée», explique-t-elle.

D’ici la fin de son apprentissage, Isabelle Trépanier adore toujours travailler 20 heures par semaine avec les employés de la cuisine, qu’elle appelle sa «grande famille.»

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.