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Période creuse pour l’industrie du taxi

Chauffeur taxi
Le chauffeur de taxi montréalais Elie Kassouf a décidé de rester à la maison, constatant qu’un nombre trop faible de clients faisaient appel à ses services. Photo: Messager Lachine & Dorval - Éric Martel

Plusieurs chauffeurs de taxi essuient des pertes importantes et craignent pour leur santé, tandis que l’organisme de défense de leurs intérêts, qui les représente, le Regroupement des travailleurs autonomes métallos (RTAM), leur conseille de demeurer à la maison.

Les appels de chauffeurs en quête de solution au RTAM se sont multipliés au cours des derniers jours. «Ils sont tous très inquiets, dévoile la directrice administrative Clara Siméon. On attend toujours de voir quelles mesures prendra le gouvernement pour nous aider. Le taxi est un service essentiel, mais nos chauffeurs doivent penser par-dessus tout à leur sécurité.»

Elie Kassouf travaille chez Taxi Diamond. Après n’avoir accueilli que deux clients en six heures, il a décidé de rentrer chez lui. «Travailler, c’est une perte de temps. De toute façon, même si je prends des mesures d’hygiène, les clients semblent avoir peur d’embarquer», explique-t-il.

D’autres choisissent de continuer, malgré tout. «On s’attend au pire, parce que les gens ne se déplacent plus, mais ça ne m’empêchera pas de travailler», assure Victor Nazarian, stationné sur le chemin de la Côte-de-Liesse, à Dorval.

Finances précaires

La situation est plus complexe pour les chauffeurs indépendants, qui doivent rembourser leur permis de taxi et pour qui les pertes financières sont plus inquiétantes que les risques de contagion.

«J’ai peur, parce que je suis enfermé dans la voiture avec les clients, confie Nesli Abramovici stationné près de la station du métro Plamondon, dans Côte-des-Neiges. Mais je ne peux pas arrêter, je n’ai pas le choix de continuer financièrement.»

Il compose avec une baisse d’achalandage d’environ 70%. Avec ses paiements, il évalue qu’à ce rythme, il perdra 3000$ par mois, même en continuant de travailler.

«C’est terrible, se désole-t-il. J’ai de l’argent de côté pour un bon moment, mais si ça s’étire, je ne sais pas ce qui m’arrivera.»

Un taxi stationné près de l’Hôpital Général Juif avoue qu’il reçoit environ 50$ par jour depuis le début de la pandémie. «Si je fais un dollar en sortant de chez moi, c’est déjà assez. Je dois limiter les pertes, je ne peux pas baisser les bras, j’ai une famille à nourrir», explique Milton Querette.

Pour assurer la sécurité de ses chauffeurs, l’entreprise Taxi Coop Québec restreint son nombre de passagers à deux par véhicule.

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