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MAS lance une poursuite de 7 M$ contre un ancien directeur

L’entreprise Solution Aluminium Montréal (MAS) est située sur le boulevard Hymus, à Dorval, depuis 2014. Photo: Messager Lachine & Dorval – Éric Martel

L’entreprise dorvaloise Solutions Aluminium Montréal (MAS) réclame 6,7 M$ à son ancien directeur général Dany Vallée, ainsi que ses nouveaux partenaires d’affaires avec lesquels il a fondé un concurrent, Aluproteck.

Les parties se livrent une bagarre juridique depuis plus d’un an, après que M. Vallée ait lancé cette entreprise à Boucherville, qui se spécialise également en anodisation d’aluminium.

Le propriétaire de MAS, Nicolas Nassr, estime que son ex-employé a exercé une concurrence déloyale en utilisant ses renseignements privilégiés pour subtiliser des clients et des employés, puisque douze de ses salariés ont changé de camp.

Pourtant, l’an dernier, des injonctions interdisant à Aluproteck d’embaucher des employés de MAS ainsi que de solliciter ses clients ont été approuvées par la Cour supérieure.

La demande pour prolonger ces injonctions a été rejetée au début du mois d’avril, faute de pouvoir prouver que des renseignements confidentiels appartenant à M. Nassr avaient été utilisés.

Après un an, «les devoirs de loyauté de M. Vallée sont expirés», lit-on dans le jugement.

Exagération

Lors de la même audience, Aluproteck souhaitait que la poursuite de 6,7 M$ à son égard soit déclarée abusive, et donc rejetée. Le juge Bernard Synnott a évité de trancher la question, mais a tout de même qualifié le montant réclamé «disproportionné.»

«Il ne paraît pas justifié, sous le couvert d’une expertise comptable fondée notamment sur des pertes de profits présents et futurs, de réclamer contre eux une somme aussi exorbitante, compte tenu notamment de la preuve présentée à ce jour», a-t-il soulevé.

Il faudra donc attendre une audience à une date ultérieure en Cour supérieure pour définir les dommages qui seront imposés à Aluproteck et ses propriétaires.

Déloyal

Le juge Synnott a tout de même convenu que Dany Vallée a manqué à ses devoirs de loyauté. Il s’est placé «dans une position à privilégier ses propres intérêts à ceux de son employeur. Plutôt que de faire preuve de transparence et de démissionner, il joue sur les deux tableaux», tranche-t-il.

M. Vallée participait au plan d’affaires de sa future entreprise tout en maintenant son rôle au sein de MAS. «Lorsqu’on occupe les fonctions de directeur général d’une usine, on ne peut à la fois y travailler et à la fois poser des gestes qui serviront à concurrencer, voire fermer l’usine de son employeur actuel, tout en rêvant de faire son premier million chez le concurrent», ajoute-t-il dans sa décision.

Puisque le dossier est toujours en cours, les avocats des deux parties ont préféré s’abstenir de commenter.

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