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Donner la vie en pandémie

Le petit Luka a vu le jour en pleine pandémie. Photo: Gracieuseté

C’est dans un monde en pandémie que le petit lachinois Luka a vu le jour. Sa maman, Frederike Richer Beaulieu, a dû traverser un premier accouchement dans des circonstances particulières.

En août, Mme Richer Beaulieu apprend sa grossesse. Elle était loin de se douter que lorsqu’elle débuterait son congé de maternité, quelques mois plus tard, la société serait confinée.

«On parlait beaucoup du coronavirus, mais jamais on n’aurait cru que la situation deviendrait aussi grave», relate l’agente de bord, à la fin du mois d’avril.

Son accouchement était prévu pour la deuxième fin de semaine du mois de mai. Compte tenu des normes d’hygiènes, elle s’est présentée seule à ses échographies.
«C’est difficile, admet-elle. Ces séances sont les seuls moments où le père peut avoir un contact avec le petit.»

Sa crainte principale demeurait toutefois que son amoureux, Mikael Devoyault, ne puisse l’accompagner pendant l’accouchement. Préposé à l’entretien, et donc travailleur essentiel, il a un risque d’attraper le virus au quotidien.
«Ce serait la situation la plus difficile pour moi: d’être seule pour gérer mon premier accouchement», craignait-elle.

L’épreuve semblait d’autant plus difficile que le grand-père de Frederike Richer Beaulieu a récemment perdu la vie dans un CHSLD.
«J’avais espoir qu’il rencontre mon enfant», relate-t-elle avec émotions.

Exception

Dix jours après la date prévue, l’accouchement a été provoqué à l’Hôpital LaSalle. Son conjoint a pu être à ses côtés «Ça s’est super bien passé, révèle Mme Richer Beaulieu. C’était stressant pour un premier accouchement, mais je peux me compter chanceuse de ne pas avoir eu de complications.»

Le couple a passé près de deux jours à l’hôpital. Il leur était complètement interdit de sortir de leur chambre pendant cette période, question de limiter les risques de propagation.

«On a dû se contenter de manger leur nourriture pendant tout ce temps. Mon conseil aux futures mères: amenez-vous des collations», blague-t-elle.

Le futur père devait porter un masque à chaque fois qu’une infirmière entrait dans la pièce, alors que celles-ci étaient munies d’un équipement de protection complet, comportant une visière.

«Elles étaient irréprochables, mais avec leur équipement, leur contact était moins chaleureux. C’est une expérience spéciale, plus froide que ce que l’on peut imaginer», témoigne-t-elle.

Fierté

Avec recul, la nouvelle maman ressort de cet épisode avec une grande fierté. «Quand je vais raconter cela à Luka, je vais lui dire que sa naissance fait partie de l’histoire. Qu’il est né dans un moment en confinement total, qui semblait sur le point de s’écrouler», philosophe-t-elle.

Revenue à la maison, elle a cédé à la tentation, en invitant ses parents à venir rencontrer le nouveau venu. Pour elle, le risque en valait la peine.

«Ma mère s’est mise à pleurer en voyant le bébé, se remémore la Lachinoise de 28 ans. C’était tellement un beau moment d’amour.»
La suite de son confinement sera plus facile, avec Luka à ses côtés.

«Les gens te disent souvent que lorsque tu as ton bébé sur toi, tu comprends que tout ce mal a valu la peine, que tu vis les plus beaux moments de ta vie. J’arrive enfin à les comprendre», se réjouit Frederike Richer Beaulieu.

La nouvelle maman aimerait avoir un deuxième enfant au cours des prochaines années.

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