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Opérateur de zamboni, il rêve aux Olympiques

André Rochon au volant de la zamboni de l’aréna Pete Morin. Photo: Gracieuseté

À 49 ans, ce n’est pas en tant qu’athlète qu’André Rochon rêve d’atteindre les Jeux olympiques, mais au volant de sa zamboni. Ses 25 ans d’expérience lui permettent d’être au sommet de son art.

Le Lachinois, qui œuvre à l’aréna Pierre Morin, aimerait préparer la glace pour les patineurs de vitesse, sur l’anneau olympique. «Plusieurs opérateurs sont spécialisés dans les arénas, alors que moins s’intéressent à ce type de parcours», explique M. Rochon.

La possibilité de montrer ses capacités à l’international l’emballe particulièrement. «Certains opérateurs se contentent de faire leur travail à l’aréna, mais pour moi, c’est une vraie passion», explique-t-il.

C’est la passion des sports, mais surtout du hockey, qui a mené M. Rochon à devenir conducteur de zamboni. Dès son enfance, sa famille était rivée vers les parties des Canadiens à la télévision.

«Si je n’étais pas à la maison, ça voulait dire que j’étais en train de jouer au hockey au parc LaSalle», raconte-t-il.

Dans la vingtaine, il a décidé d’abandonner des études en soins infirmiers pour vivre de cet amour. «Un jour, j’ai réalisé que je ne voulais travailler dans rien d’autre que le sport. Quand j’ai découvert que c’était possible de faire carrière comme opérateur, je n’ai pas hésité», se remémore-t-il.

Perfectionniste

Après des passages dans les arénas de Côte-des-Neiges, Rosemère et Pierrefonds, M. Rochon a fait ses débuts à Lachine, où il œuvre depuis 20 ans. À ses dépens, il a appris que le resurfaçage de la glace est un art à maîtriser.

«Au début, je n’en menais pas large, s’exclame-t-il en riant. On pense que c’est facile, que c’est juste tourner en rond, mais il y a des notions de base à acquérir.»

La gestion de la vitesse est notamment un défi puisque les véhicules peuvent déraper sur la glace facilement. Il faut donc s’assurer que les crampons de la zamboni s’accrochent à la glace, que ses couteaux soient bien appuyés et qu’une quantité appropriée d’eau soit versée sur la surface.

Lorsque M. Rochon assiste à des matchs professionnels, il constate que certains opérateurs ne maîtrisent pas encore tous les rudiments du métier. «Par exemple, ils laissent trop d’eau dans le cercle des gardiens. Ils n’aiment pas ça jouer dans une surface mouillée», assure-t-il.

Deuxième maison

Outre le resurfaçage, M. Rochon assure l’entretien de la zamboni, dont les couteaux doivent être aiguisés et le moteur graissé chaque semaine. Il est également premier répondant sur place, en cas de blessures, chez les joueurs ou spectateurs.

Une partie de son temps est occupée par l’entretien ménager de l’aréna, particulièrement accaparante en temps de pandémie. Plus que jamais, les bancs des joueurs, les poignées de porte et les salles de bain doivent être nettoyés.

En dehors de ses heures de travail, M. Rochon arbitre fréquemment des parties, en plus de s’impliquer dans les opérations de l’Association de hockey Lachine.

Compte tenu de sa présence constante sur place, les jeunes le reconnaissent et le surnomment affectueusement le Zamboni Man.

20

André Rochon est à l’emploi de Lachine comme opérateur depuis 20 ans.

Nouvelle zamboni

En vertu d’un investissement de 1 M$ de la Ville de Montréal, sept arrondissements, dont Lachine, jouiront de nouvelles zambonis au début de 2021. Celle utilisée à l’aréna Pierre Morin date d’il y a près de 20 ans.

«Les zambonis plus vieilles étaient plus robustes, comme des chars d’assaut. Celles d’aujourd’hui sont plus légères», constate M. Rochon.

Le nouveau véhicule sera électrique.

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