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Elle redonne à la communauté qui l’a accueillie

Claudia Bahamonde au Centre multi-ressources de Lachine. Photo: Gracieuseté - Ana Nightingale

D’origine chilienne, Claudia Bahamonde, 44 ans, est arrivée à Lachine en 2020 avec son garçon de 6 ans et sa fille de 2 ans en tant que demanderesse d’asile. Elle a laissé sa terre natale pour des raisons qui demeurent confidentielles.

Arriver dans un nouveau pays au milieu d’une crise sanitaire mondiale est une épreuve difficile, notamment en raison des barrières bureaucratiques, culturelles et linguistiques. Mme Bahamonde a malgré tout réussi à s’installer à Lachine grâce à l’aide des différents organismes et l’esprit d’entraide de la communauté. À peine un an après son grand voyage, elle redonne à l’arrondissement qui l’a accueilli en tant qu’éducatrice de halte-garderie pour l’organisme Centre multi-ressources de Lachine (CMRL).

Pourquoi avez-vous choisi le Québec, et plus particulièrement Lachine comme terre d’accueil?

Je suis arrivée au Canada comme demanderesse d’asile. J’ai choisi Lachine parce que j’avais un oncle qui habitait l’arrondissement depuis plus de 20 ans. Il était mon seul contact au Québec.

Comment s’est déroulé le processus d’immigration du Chili jusqu’au Canada en plein milieu d’une pandémie mondiale?

Le processus était long et il y avait beaucoup d’attente. Rentrer au pays et obtenir le statut de demanderesse d’asile a été particulièrement long. Cependant, une fois rentrée au pays, j’ai pu immédiatement inscrire mon garçon à l’école, ce qui lui a permis d’apprendre le français. On a également eu accès assez facilement à l’aide sociale nécessaire jusqu’à tant que je trouve un emploi pour nous soutenir.

Une fois les obstacles bureaucratiques franchis, comment a été votre adaptation lors de votre arrivée à l’arrondissement Lachine?

Nous sommes arrivés dans une situation très précaire. Nous avons été très bien accueillis par la communauté, notamment par le service de dépannage alimentaire. J’ai profité de ce service, mais je voulais également redonner aux gens qui m’ont aidé. Je suis donc restée faire du bénévolat à plusieurs occasions et j’offrais de la nourriture à ceux, comme moi, qui en avaient besoin. C’était également une excellente occasion de pratiquer mon français — une langue qui était toute nouvelle pour moi.

Comment se déroule votre apprentissage du français?

Quand je suis arrivée, j’ai immédiatement commencé des cours de français pour pouvoir fonctionner. J’ai abandonné ces cours lorsque je suis arrivée au CMRL parce que j’étais maintenant complètement immergée dans la langue. Comme je travaille beaucoup avec les enfants, j’apprends énormément d’eux et eux de moi. Ils m’apprennent le français et je leur apprends des mots en espagnol. C’est une forme d’échange entre nous, donc tout le monde est gagnant.

Je continue d’apprendre la langue même si c’est difficile par moment. J’apprends un peu plus chaque jour et je souhaite éventuellement reprendre les cours formels.

Pourquoi est-ce si important pour vous de vous être impliquée si rapidement à votre tour dans la communauté?

J’ai commencé par m’impliquer dans un groupe Facebook qui s’appelle les Madres Latinas. C’est là que j’ai débuté en racontant des histoires aux enfants par Zoom. J’ai toujours été une conteuse d’histoires et je voulais partager mon talent avec les enfants. C’est ma manière de redonner à la communauté l’aide qu’elle m’a offerte à moi et ma famille.

J’ai toujours été une personne très proactive et positive. Je ne me suis pas laissée arrêter par les obstacles, soit parce que je ne parlais pas français ou que j’étais nouvelle ici. Mon objectif était clair : je voulais communiquer avec les enfants et aider la communauté.

«Même si on a des difficultés différentes, il y a toujours un moyen de venir en aide aux autres dans sa communauté.»

Claudia Bahamonde

Avec le recul, comment percevez-vous votre choix de quitter le Chili pour venir vous installer au Québec et à Lachine?

C’est un nouveau départ. Nous sommes toujours en attente d’obtenir notre statut de résident permanent, mais nous avons quitté une situation difficile. Je ne vois que le positif. Peu importe ce qui nous arrive, nous avons la capacité de nous adapter et de nous réinventer.

Nous avons eu tellement d’aide de la part de plusieurs organismes de l’arrondissement. Non seulement ils sont toujours prêts à aider, mais ils offrent toujours des recommandations sur les autres organismes à rencontrer. Ensemble, ils agissent comme une chaîne qui tient la communauté.

Mon fils s’est fait des amis dès les premiers jours à l’école et il parle très bien français maintenant. De mon côté, je me sens chanceuse de travailler dans un milieu francophone avec des enfants. Je me réjouis également parce que ma petite fille qui est atteinte de la trisomie 21 va recevoir des traitements et des soins adaptés. Je ne vois que du positif.

Pour faciliter la lecture de l’entrevue, certaines réponses peuvent avoir été éditées. Merci à Ana Nightingale, animatrice au CMRL et étudiante en psychologie, pour avoir traduit l’entrevue de l’espagnol au français lors de la rencontre avec Mme Bahamonde.

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