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Protéger les maisons de chambres, le «dernier rempart» avant la rue

Alors que les propriétés de Lachine ont connu la hausse de valeur la plus importante sur l’île de Montréal, la protection des maisons de chambres et des résidences pour aînés (RPA) est essentielle pour faire barrage à l’itinérance.

La Société d’habitation du Québec (SHQ) définit les maisons de chambres comme des résidences de «chambres en location incluant des services sanitaires de base, dont un ou plusieurs sont situés dans des espaces communs». Les maisons de chambres constituent l’option la moins chère sur le marché immobilier, et la plus flexible pour les personnes en situation de précarité, avec des baux journaliers, hebdomadaires ou mensuels. 

Logements pour les plus précaires

Selon le Réseau d’aides aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM), les maisons de chambres constituent un des derniers remparts avant la rue. Ces logements sont «essentiels pour prévenir puis résoudre l’itinérance», explique l’organisatrice communautaire au RAPSIM, Catherine Marcoux. «Une fois que les personnes sont évincées d’une maison de chambres, il n’y a pas d’autres options que la rue», déclare l’organisatrice communautaire.  

Les maisons de chambres sont aussi la première étape pour les personnes cherchant à se reloger en sortant de la rue. Au-delà du logement transitoire, les «chambreurs» les plus précaires peuvent y trouver un logement stable.

Des mesures pour contrer la crise du logement

Dans plusieurs arrondissements de Montréal, y compris à Lachine, les élus ont décidé de protéger les maisons de chambres et les RPA de la spéculation immobilière en utilisant leur droit de préemption. Le nouveau règlement stipule que les maisons de chambres et RPA doivent rester à vocation communautaire.

Ces mesures permettent d’empêcher les «rénovictions,» un phénomène qui commencerait à arriver à Lachine, selon la mairesse, Maja Vodanovic. «On a pu profiter de l’expérience de nos voisins», notamment le Sud-Ouest et Ville-Marie, explique la mairesse. «Il faut prévenir le coup parce que ça va arriver ici aussi.»

En septembre, le rôle foncier a augmenté de 42,6% à Lachine, soit la hausse la plus importante sur l’île de Montréal. «C’est fulgurant», lance Mme Vodanovic.

Bien que les chambres individuelles soient protégées, rien n’empêche les propriétaires de rénover les logements et d’augmenter les prix déraisonnablement. Selon la porte-parole du RAPSIM, «les personnes qui sont dans les maisons de chambres n’ont souvent pas les ressources» pour faire appel au Tribunal du logement. «Faire les procédures pour les personnes en grande précarité est compliqué», conclut-elle.

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