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De l’acupuncture vétérinaire à Lachine

Les aiguilles sont placées une quinzaine de minutes sur le dos, le cou et une partie de la tête de Shiloh. Le traitement, jumelé à des mélanges d'herbes médicinales, a réussi à soulager les maux du félin. Photo: Colin Côté-Paulette/TC media

On pourrait dire que le chat noir Shiloh a neuf vies. Rescapé d’une fracture à une patte infligée après une chute d’un 14e étage, d’un cancer, du FIH (sida félin), sans compter plusieurs troubles reliés au stress, l’acupuncture lui a littéralement sauvé la vie.

Le Centre vétérinaire DMV pratique cette médecine complémentaire depuis au  moins une dizaine d’années. Ces soins, encore méconnus au Québec, ont tout de même fait leurs preuves ailleurs dans le monde, notamment depuis les années 70 aux États-Unis.

Une fois par mois, Marie et Rodolphe Coiscaud amènent leur chat de sept ans à une séance d’acupuncture.  Les aiguilles sont placées une quinzaine de minutes sur le dos, le cou et une partie de la tête de Shiloh. Le traitement, jumelé à des mélanges d’herbes médicinales, a réussi à soulager les maux du félin.

«Lorsqu’on a appris que Shiloh avait le cancer, les vétérinaires nous ont dit vous avez le choix: la chimiothérapie, la cortisone ou bien vous le faites euthanasier. On a voulu donner une chance à notre chat, alors on a cherché des médecines alternatives», raconte Rodolphe Coiscaud.

Il a fallu quelques séances pour constater une amélioration. «Au bout de la troisième fois, j’ai vu comment ça le régénérait. Il mange plus ensuite, il dort mieux et il est moins stressé», indique Marie Coiscaud.

Pour un cancer, l’acupuncture permet de diminuer les nausées, donc d’améliorer l’appétit. «De plus, le traitement procure une sensation de bien-être à l’animal, grâce aux endorphines sécrétées par l’effet des aiguilles, insérées à certains points clés du système nerveux», selon la docteure Hélaine Haltrecht.

L’acupuncture peut aussi être efficace pour une multitude de maux, dont l’asthme, les maladies dégénératives, du système immunitaire et de peau entre autres.  «C’est souvent très efficace pour des maux chroniques, comme des diarrhées par exemple, mais c’est vraiment du cas par cas», détaille la spécialiste des soins holistiques.

Coûts

Une première séance d’acupuncture coûte environ 170$. Les traitements subséquents se détaillent à quelque 130$. Une visite par mois peut être suffisante selon les maladies. Pour les cas plus graves, les animaux peuvent se soumettre jusqu’à quatre traitements par semaine.

«Beaucoup de mes clients investissent plus d’argent dans la santé de leur animal que la leur», soutient Dre Haltrecht.

Les soins holistiques restent tout de même moins dispendieux qu’une chirurgie, qui peut coûter environ 5000$.

«C’est peut-être difficile à comprendre pour certaines personnes, explique M. Coiscaud à propos des frais que le couple paie chaque mois pour leur chat, mais ma femme est très engagée dans la cause animale.»

Mme Coiscaud était bénévole au Réseau secours animal, un refuge montréalais pour chats sans euthanasie, lorsqu’elle a décidé de prendre Shiloh sous son aile.

«Beaucoup de propriétaires font assurer leur animal pour pallier à ces coûts-là. Nous ne pouvions pas puisque notre chat était déjà malade lorsqu’on l’a adopté», déplore-t-elle.

Couple

Peu connu au Québec

Même si l’acupuncture est reconnue par l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec (OMVQ) depuis 1990, la pratique reste méconnue par une grande partie du public.

«Les vétérinaires ne pensent pas à m’envoyer leurs cas difficiles, c’est culturel je crois. L’acupuncture est beaucoup plus populaire en Ontario, aux États-Unis, sur la côte Ouest. Ici, on mise plus sur les méthodes européennes, comme l’homéopathie», constate la Dre Hartrecht, qui recrute principalement ses clients grâce au bouche-à-oreille.

De son côté, le président de l’OMVQ, Joël Bergeron, explique les retards du Québec par le fait que les formations sur l’acupuncture ont longtemps été dispensées en anglais seulement.

«Depuis quelques années, la clientèle demande de plus en plus ce type de soin. Le nombre de médecins qui offrent l’acupuncture a presque triplé», souligne le Dr Bergeron.

Il y a dix ans, il est d’ailleurs retourné sur les bancs d’école après 15 ans de pratique pour ajouter l’acupuncture à son curriculum. Le Dr Bergeron est parmi la trentaine de vétérinaires à s’adonner à l’acupuncture au Québec.

 

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