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Métaux précieux: un système antivol unique

Photo: Vicky Michaud/TC Media

Excédé par la hausse de vols de métaux précieux à Montréal et par l’impact sur son commerce, un propriétaire de centre de recyclage de Lachine a développé, au coût de 200000$, un dispositif de prévention unique au Québec.

Au cours des dernières années, les vols de métaux précieux ont augmenté de façon importante à Montréal. La semaine passée, la mairie de Lachine était justement la proie de voleurs alors qu’on subtilisait la plaque du monument Dixie pour la sixième fois.

Pour tenter de décourager les brigands, la loi exige, depuis 1999, que tous les ferrailleurs obtiennent le permis de conduire ainsi que l’immatriculation de leurs clients.

Grâce à son système antivol, le propriétaire d’Acier Century, Karl Beaudin, évite non seulement les vols, il prévient aussi que les receleurs l’utilisent pour repasser leur marchandise volée.

« Les plus grands voleurs sont ceux que tu suspectes le moins, des compétiteurs entre autres, qui ont l’air comme vous et moi, au-dessus de tout soupçon », s’indigne le Lachinois.

Il a équipé son usine de caméras qui captent le visage des individus lors de leur passage en plus de prendre une photo du matériel qu’ils viennent vendre et une image de leur véhicule lorsqu’ils quittent les lieux.

« Tout est inséré automatiquement dans leur dossier à chaque visite. Le montant de la vente ainsi que le type de marchandise est aussi répertorié », ajoute-t-il.

Depuis la mise en service il y a cinq ans, le ferrailleur de Lachine est visité par des dizaines de commerçants de partout au Québec, intéressés par ce concept unique.

Fléau
Au fil des ans, Karl Beaudin a aidé multiples compétiteurs et amis ferrailleurs à prendre au piège les voleurs. Les autres commerces sont pourtant encore victimes de vols sur les lieux de leurs centres de recyclage.

« J’ai un ami qui paye un agent de sécurité 40 000$ par année pour surveiller son commerce et il se fait quand même voler. Pour ma part plus personne n’ose s’essayer », raconte l’entrepreneur.

Les items les plus recherchés seraient le cuivre, le laiton, l’argent et le fer. Par ailleurs, au cours des dernières années, le vol de batteries de voitures est en hausse en raison des matériaux qui entrent dans leur confection.

« C’est un vrai fléau, même les terrains de golf se les font voler sur leurs voiturettes. Les ferrailleurs les marquent maintenant, pour pouvoir les retracer, mais nous ne sommes toujours pas parvenus à attraper les voyous », renchérit le propriétaire d’Acier Century.

Il arrive aussi que des gens achètent puis revendent des voitures à des ferrailleurs pour qu’ils les détruisent et qu’ensuite ils les déclarent volées aux assureurs.

« C’est à ce moment qu’il faut qu’on soit consciencieux, car si on écrase une voiture de ce genre, on pourrait être accusés nous-mêmes de recel », continue l’homme qui œuvre dans les métaux depuis 27 ans.

Une voiture dort dans le stationnement de son commerce depuis quelques semaines. Selon M. Beaudin, les policiers attendraient que le propriétaire fasse une réclamation à ses assureurs pour l’arrêter.

Quant à savoir si un lien existe entre les différents vols de métaux précieux, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) avoue qu’il est difficile à ce stade-ci de parler de réseau. Les délits ne sont pas répertoriés dans une banque de données à l’échelle de la métropole, mais sont plutôt traités par région, ce qui implique qu’aucune statistique n’est disponible à ce sujet.

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