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Les mères Noël existent

La LaSalloise Anny Gaudet participe au projet «mère Noël» depuis deux ans. Photo: TC Media / Isabelle Bergeron

Par son travail de comptable, Anny Gaudet constate que de nombreuses familles ont des revenus insuffisants pour subvenir à leurs besoins. Lorsqu’une amie lui parle du projet de trois mamans à la recherche de femmes du grand Sud-Ouest pour égayer le Noël d’enfants défavorisés en leur offrant un cadeau à déballer sous le sapin, elle a joint le groupe sans hésiter.

«Pour moi, cet achat, ce n’est qu’un souper au restaurant de moins ou une course de taxi. Pour l’enfant, c’est peut-être le seul cadeau qu’il déballera à Noël», souligne Mme Gaudet, aussi mère de deux jeunes adultes.

Le concept est simple. Chaque femme est jumelée à un enfant âgé entre 0 et 14 ans inscrits de manière anonyme par ses parents via la page Facebook de l’organisation. Pour les familles n’ayant pas accès à Internet, les initiatrices du projet ont contacté des organismes communautaires, comme La Source dans Saint-Henri ou La Maison des familles de Verdun, afin de se faire référer des gens qui pourraient bénéficier de leurs services.

Les mères Noël déboursent entre 20$ et 30$ de leur poche pour l’achat des cadeaux, selon une liste suggérant trois idées de présents ou indiquant les intérêts de l’enfant.

C’est la deuxième fois que cette résidente de LaSalle participe au projet Les Mères Noël, mis sur pied l’an dernier par une résidente de Ville-Émard, Amélie Tremblay, et deux autres femmes de Verdun et Lachine. Selon Mme Gaudet, «cette initiative très honorable dans une société de plus en plus individualiste pourrait aussi diminuer les préjugés envers les plus démunis».

L’année dernière, la LaSalloise avait offert une boîte de crayon à colorier à un petit garçon de 5 ans qui aimait beaucoup le bricolage. Cette année, elle a été jumelée avec un garçon de 11 ans qui adore aussi le bricolage, en plus de la céramique et les bandes dessinées.

«S’il y a trop d’inscriptions et qu’on manque de mères Noël, je suis disposée à offrir un cadeau à un autre enfant. Ça me briserait le cœur de savoir que l’un d’eux n’aura rien reçu pour les fêtes», précise-t-elle.

En expansion
Mme Gaudet est loin d’être la seule à avoir été charmée par l’idée, puisque le projet des Mères Noël a fait écho chez plus de 250 autres femmes du Sud-Ouest de Montréal en 2016. Au départ, les instigatrices avaient prévu offrir dix fois moins de cadeaux.

«C’était une agréable surprise! Nous avons eu plus de demandes, mais nous n’avions pas les ressources pour accepter tout le monde comme tout est fait bénévolement, mentionne l’instigatrice, Amélie Tremblay. Nous avons donc décidé d’agrandir notre équipe cette année pour être en mesure d’aider plus de familles».

Étant maintenant cinq mamans à encadrer le projet, près de 400 enfants se feront gâter le jour de Noël.

Afin de ne pas briser la magie du temps des Fêtes, le quintuor distribuera les présents deux semaines avant le 25 décembre. «L’idée est que ça demeure confidentiel, on ne veut pas que les enfants sachent que leur cadeau ne vient pas de leurs parents ou du père Noël», ajoute-t-elle.

Consciente qu’il y a des familles moins nanties ailleurs que dans le grand Sud-Ouest, Mme Tremblay prévoit agrandir progressivement le territoire dès l’an prochain.

En collaboration avec Isabelle Bergeron

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