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Un confident pour tous

Dominic Richer s’entretient avec les clients du restaurant rapide depuis plus de cinq ans. Photo: Messager LaSalle - Carl Sincennes

Le père Dominic Richer se présente deux à trois fois par semaine au McDonald’s du boulevard Champlain pour écouter et apporter du réconfort à tous ceux qui le veulent, qu’ils soient catholiques ou non.

Le curé de la paroisse Saint-Nazaire se prête à cet exercice depuis plusieurs années déjà et sent qu’il fait du bien à autrui, particulièrement en cette période des Fêtes. Il dit s’inspirer du pape François qui invite les prêtres à se rapprocher des gens, à sortir de l’église.

«Le McDonald’s me permet de voir des gens de tous les âges, toutes les confessions. Il y a beaucoup de gens seuls qui viennent et ça devient un peu comme leur deuxième famille ici, explique-t-il. Être présent avec eux autres, leur faire un sourire, les regarder, les approcher pour les écouter, c’est ma mission.»

Celui qui choisit de porter la soutane dans les lieux publics veut apporter de la compassion et être à l’écoute auprès de ces personnes. Il privilégie d’ailleurs cette approche plutôt que de donner des conseils ou des modes d’emploi à suivre.

Tout de même, il propose parfois aux clients du restaurant de prier pour eux et même de les confesser. Évidemment, la confesse ne se fait pas derrière des grillages, mais en toute simplicité sur les lieux.

«J’essaie d’être la présence de l’église qui ne juge pas, qui ne condamne pas. C’est fini le temps où les curés jugent ou condamnent. Ici, je rencontre toutes sortes de personnes, dont des homosexuels, des couples divorcés, des pauvres. J’accueille toutes les personnes», s’exclame M. Richer.

Il ajoute donner des médailles à certaines personnes, peu importe leur confession.

Impact

Le curé de la paroisse Saint-Nazaire affirme que son impact se ressent par les liens d’amitié et de confiance qu’il a tissés avec les gens au fil du temps. Il ajoute que plusieurs d’entre eux lui ont confié être surpris de voir «qu’un prêtre mange du McDo» et qu’il soit accessible. «Un simple bonjour fait toute la différence et peut allumer l’étincelle dans le cœur d’une personne», soutient-il.

Pour Danielle, qui a rencontré le prêtre dans le restaurant, Dominic Richer était là au bon moment dans sa vie.

Après le décès de sa mère à l’hôpital, elle est allée au McDonald’s du boulevard Champlain où elle l’a croisé. Voyant qu’elle n’allait pas bien, il l’a abordée et l’a même raccompagné jusque chez elle.

C’était dans le temps des Fêtes et les comptes de sa mère avaient été gelés en raison d’un problème d’ordre administratif. M. Richer a donc pris l’initiative de célébrer gratuitement les funérailles. Étant donné qu’elle n’avait pratiquement plus de famille, il a même invité des paroissiens à la messe pour la soutenir dans cette épreuve.

«Il m’a sauvée. J’étais perdue. Il a fait toute une différence. Grâce à lui, j’ai continué de vivre», confie-t-elle.

Elle continue de le croiser régulièrement et amène avec elle des amis qui ont besoin de parler.

De la lumière

Le deuxième assistant du restaurant, Amath Sarr, en poste depuis trois ans, a décidé de laisser le père Dominic Richer continuer son œuvre lorsqu’il a vu le bien qu’il faisait aux clients.

«Il apporte de la lumière aux clients dans le McDo. Même lorsqu’il mange, il accepte de parler aux gens. Je trouve que c’est une grande personne pour nous», affirme M. Sarr, de confession musulmane.

Il ajoute que les étudiants et les personnes sans domicile fixe sont plus calmes lorsque le curé est présent.

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