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Au secours de l’hirondelle noire

Les nichoirs installés près du fleuve sont appelés à jouer un rôle important dans la protection de l’hirondelle noire.
Un panneau d’interprétation interactif sera installé près des nichoirs pour informer les citoyens et les impliquer. Photo: Gracieuseté – Jean-Marc Lacoste

Au-delà d’être des nouveaux éléments visuels marquants du paysage laSallois, les nichoirs installés près du fleuve sont appelés à jouer un rôle important dans la protection de l’hirondelle noire, gravement en déclin. Ils sont d’ailleurs les premiers du genre à Montréal.

Huit structures se trouvent dans l’arrondissement, tous situés à proximité du parc des Rapides, en bordure du boulevard LaSalle. La moitié se trouve à l’intersection de la 5e Avenue et les autres à l’angle de la rue Alepin.

Ce projet initié par QuébecOiseaux a pour but d’offrir des sites de nidification dédiés à l’hirondelle noire, qui a connu une chute dramatique au cours des dernières décennies. Pour se loger et se reproduire, elle doit compter sur l’aide de l’humain.

«Les populations reproductrices de l’Est sont complètement dépendantes des nichoirs. Il y a plusieurs années, elles nichaient dans des endroits comme les arbres creux et les cavités des falaises, par exemple», observe la biologiste chargée de projets à QuébecOiseaux, Geneviève Perreault.

Les fameux logis à compartiments multiples ont été pensés et fabriqués pour cette espèce coloniale. «L’hirondelle noire va nicher en colonie de plusieurs individus et recherche la proximité des autres hirondelles avec elle», note Mme Perreault.

L’artisan bachelier en design de l’environnement, Daniel Morin, a réalisé des nichoirs qui répondent aux caractéristiques de l’oiseau, en plus d’intégrer des aspects techniques simplifiant l’observation et l’entretien.

Afin qu’il soit intéressant pour l’hirondelle noire, le nichoir est installé à environ 3 à 5 mètres du sol.

«Alors qu’avec la plupart des nichoirs fixes on n’a pas accès facilement aux compartiments, les nôtres sont mobiles. À l’aide d’un treuil, on peut les descendre au niveau des yeux et faire un suivi détaillé, comme compter les œufs et le nombre de jeunes», explique la biologiste, qui insiste sur l’utilité d’un tel suivi pour en apprendre davantage sur la nidification.

Relève

L’emplacement n’a pas été choisi par hasard. «Il faut savoir que les hirondelles noires, quand elles reviennent de leur migration au printemps, elles vont passer par les Grands Lacs et ensuite longer le fleuve Saint-Laurent vers le nord. En mettant les nichoirs directement sur le fleuve, on augmente les chances qu’ils soient vus et utilisés.»

Puisqu’elle demeure fidèle à son lieu de reproduction et y revient année après année, il faut s’attendre à ce que les nouveaux nichoirs de LaSalle soient fréquentés par la relève. «Ce seront les jeunes qui vont devoir se trouver d’autres endroits, parce qu’ils ne veulent pas nicher près de leurs parents. On va miser sur eux pour adopter les nichoirs et fonder une nouvelle colonie», indique Mme Perreault.

La biologiste de QuébecOiseaux précise qu’il faut attendre en moyenne deux ans avant de voir les premiers spécimens y élire domicile.

«Il y a plein de facteurs qui influencent la survie de l’hirondelle noire et l’un d’eux est la disponibilité des nichoirs. On espère donc les aider de cette façon-là.» – Geneviève Perreault, biologiste à QuébecOiseaux

Si d’autres éléments ont une incidence sur les populations en dehors de la disponibilité des nichoirs pour la reproduction, leur offrir des options devrait avoir un effet positif sur l’augmentation des colonies.

L’arrondissement de LaSalle, Héritage Laurentien et l’Association des amateurs d’hirondelles du Québec ont collaboré au projet. Le suivi et l’entretien seront d’ailleurs pris en charge par Héritage Laurentien. L’organisme s’occupera de la surveillance et de l’inventaire des nichoirs.

Pas moins de 75 sortes d’oiseaux différents ont été recensées dans le secteur du parc des Rapides.

95

La population de l’hirondelle noire a décliné de 95% entre 1970 et 2017 au Québec, selon le Relevé des oiseaux nicheurs.

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