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8,5M$ de chiffre d’affaires avec 100 employés atteints de troubles mentaux

Richard Lanciault a fondé l'entreprise de LaSalle et est toujours en poste. Photo: Hugo Lorini - TC Media

Depuis 32 ans, RécupérAction Marronniers (RAMI) se démarque de la concurrence. Après trois décennies, l’entreprise de LaSalle, qui emploie 127 travailleurs, dont la plupart souffrent de problèmes de santé mentale, sont ignorés par les autres entreprises, présente un chiffre d’affaires de 8,5M$ et envisage une nouvelle expansion.

En entrant dans l’édifice de l’édifice de 60 00 milles pieds carrés situé au 2555, avenue Dollard à LaSalle, le portrait est impressionnant.

Autour d’un énorme convoyeur fourmillent plusieurs employés qui trient soigneusement papier, carton et autres matières recyclables. Un étage plus bas, des chariots élévateurs circulent parmi des montagnes de matières recyclables qui atteignent le plafond.

Tout se déroule normalement, mais pourtant, rien n’est pareil comme ailleurs, puisque 100 des 127 employés qui y y travaillent sont atteints d’une maladie mentale telles que la schizophrénie, la bipolarité ou des troubles de la personnalité.

Presqu’un père de famille
Toujours en poste, Richard Lanciaut a fondé l’entreprise hors du commun le 1er novembre 1982 et l’homme d’affaires se dit fier de ses employés qu’il aime comme des membres de sa famille.

«Au lieu d’être bénéficiaires de l’aide sociale à cause d’un handicap, ils contribuent à la société et à l’écologie. Je veux maintenir les emplois, malgré un contexte où l’automatisation l’emporte sur la création d’emplois».

Une entreprise prolifique
RAMI existe depuis 32 ans, traite 42 000 tonnes métriques de matières recyclables par année et génère un chiffre d’affaires de 8,5M$.

Parmi ses clients figurent les bâtiments des gouvernements fédéral et provincial du Montréal-Métropolitain, les 30 immeubles de la Ville de Montréal et des édifices majeurs tels que la Place Ville-Marie, la Place Victoria, le Complexe Desjardins, la Place Bonaventure et autres.

Expansion prochaine
À court terme, M. Lanciault envisage un projet d’expansion en deux phases qui permettrait de créer une trentaine d’emplois supplémentaires pour d’autres employés ayant des problèmes de santé mentale. «Quand on génère des surplus, on investit puisque l’argent reste dans l’entreprise. Notre mission est de créer des emplois».

Le dernier recours
Comment sont embauchés ces employés? Le directeur Richard Lanciault explique «qu’il faut faire la démonstration que tout a été tenté pour qu’ils travaillent sur le marché régulier, mais que personne n’en veut».

Les gens sont présentés par un Service d’aide et de placement en entreprises pour personnes handicapés et le handicap doit être important et permanent.

«La schizophrénie se déclare vers l’âge de 18 à 22 ans. Les personnes ont des hallucinations et des idées délirantes. Pendant une dizaine d’années, elles sont hospitalisées et médicamentées. Elles ne supportent pas la pression du travail et doivent faire le deuil des capacités qu’elles avaient avant. Nous sommes le dernier recours», explique Richard Lanciault.

Une éducatrice supporte les employés dans tout ce qui est en lien avec leurs handicaps. «C’est sûr que si nous étions une entreprise vraiment normale, on aurait peut-être 50 employés au lieu de 127. On reçoit une subvention du Réseau des entreprises adaptées qui compense la plus faible productivité», ajoute M. Lanciault.

L’entreprise a d’abord été créée à Saint-Laurent, dans un espace de 10 000 pieds carrés, avec un camion et quelques employés. C’est en 1995, que l’entreprise est déménagée à LaSalle.

RAMI en statistiques
127 employés au total, dont 100 personnes handicapées
Superficie de 60 000 pieds carrés
Chiffre d’affaires: 8,5M$
42 000 tonnes métriques de matières recyclables par année
Sept camions en service 24 heures sur 24
Salaires d’une dizaine de dollars de l’heure.

 

 

 

 

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