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En grève illimitée pour obtenir 15$ de l’heure

Photo: TC Media - Hugo Lorini

Réclamant depuis 2015 un salaire horaire de 15 $ l’heure, les quelque 3000 travailleuses et travailleurs de 32 résidences privées pour personnes aînées du Québec, dont deux de LaSalle, ont déclenché une grève illimitée légale depuis minuit mardi matin.

En matinée mardi, des travailleurs se succédaient devant la résidence les Floralies de LaSalle afin de manifester leur mécontentement. Ne pouvant interrompre complètement leurs services, les syndiqués manifestaient tour à tour à chaque heure sur la rue George.

Deux résidences d’aînés de LaSalle sont directement touchées par cette grève illimitée. Outre celle des Floralies, le conflit s’étend également à la résidence Cavalier de LaSalle, située au 800, rue Gagné.

La résidence Le Cavalier est la propriété du Groupe Maurice et sa porte-parole, Rita Kataroyan, se dit confiante d’en venir à une entente.

«Les négociations se poursuivent et on comprend bien leurs besoins de bonifier leurs conditions de travail. C’est un processus graduel pour arriver à balancer les revenus et les dépenses». dit-elle.

À la résidence Les Floralies, la directrice Anne Marcil refuse de commenter la situation.

Salaire
«Ça fait plus d’un an que les employeurs connaissent nos demandes. Pourtant, plusieurs continuent de faire des offres ridicules. Aux Floralies de LaSalle, un préposé gagne à l’embauche 12,55 $ de l’heure et 13,28 $ au sommet de l’échelle après quatre ans», explique Richard Belhumeur, président du Syndicat québécois des employées et employés de service (FTQ)

Ce dernier déplore que les offres actuelles proposent de «faire passer ces salaires à 14,05 $ au sommet de l’échelle».

Cautionner la «précarité»
Pour Daniel Boyer, président de la FTQ, «personne ne va nous faire croire que 15 $ de l’heure, c’est trop demander. 80% des grévistes sont des femmes. Elles prennent soin de celles et ceux qui ont participé à construire le Québec. Elles les nourrissent et veillent à la salubrité des lieux et à leur sécurité».

Il ajoute que «nous faire dire que les payer 15 $ de l’heure c’est trop, c’est cantonner ces femmes dans la précarité. Les faibles salaires font qu’il un y a un important roulement de personnel parce qu’à partir du moment où elles ont acquis une certaine expérience, elles trouvent de meilleurs emplois ailleurs.»

Services essentiels
Les grévistes sont soumis à la Loi assurant le maintien des services essentiels. Les moyens de pression ne doivent pas touchés la santé et la sécurité des personnes résidentes et 90% des services normalement dispensés sont maintenus.

«Les syndiqués doivent travailler 90% de leur horaire et peuvent faire la grève à 10%, à tour de rôle», explique Richard Belhumeur.

Ententes de principes à la portée
Depuis les journées de grève du 11, du 30 et du 31 mai dernier, des ententes sont survenues dans une dizaine de résidences et l’objectif de 15 $ l’heure est atteint.

«Si des indépendants et certaines résidences de grands groupes sont en mesure d’arriver à 15 $ l’heure, nous considérons que les joueurs du marché, notamment les plus importants comme le groupe Chartwell, peuvent y parvenir», affirme Richard Belhumeur.

Le dirigeant syndical soutient que les services essentiels sont maintenus, «mais il y a des tâches qui ne seront pas accomplies et que ça va créer des inconvénients».

Parmi les services qui ne sont pas dispensés, «un lit ne sera pas changé, à moins qu’il soit souillé, un plancher ne sera pas lavé à moins qu’il soit dangereux, il n’y a pas d’époussetage et les gens mangent dans de la vaisselle jetable», selon Richard Belhumeur.

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