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Cinq km à l’aveugle

Photo: TC Media / Isabelle Bergeron

Peu de gens sont capables de courir un marathon ou une longue distance. Imaginez réaliser cette épreuve sans voir où vous mettez les pieds. C’est pourtant ce que tenteront Myriam Cyr et une poignée d’autres coureurs en juin dans le cadre d’un événement sportif se tenant à LaSalle.

Aidée d’un guide, la femme qui pratique la course à pied depuis trois ans franchira une distance de 5 km à travers les rues de LaSalle le 11 juin dans le cadre du 3e Défi DMLA.

La course sert à récolter des fonds pour la recherche sur la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Cette maladie est l’une des causes les plus répandues de mal-voyance chez les personnes de 60 ans et plus. Sur 700 participants inscrits, 6 ont choisi de tenter l’expérience à l’aveugle.

L’an dernier, Mme Cyr avait remarqué que plusieurs non-voyants prenaient part à l’événement, elle avait aussi été saisie par la présence d’une personne avec les yeux bandés. «Elle semblait un peu déroutée, mais tellement fonceuse,» se souvient la mère de deux enfants.

Pour celle qui s’entraîne en vue de son premier marathon à l’automne, l’idée de vivre cette expérience était un incontournable.

«Je pense que ça va être comme courir sur une nouvelle planète, sans point de repère», suggère Myriam Cyr alors qu’elle a seulement tenté de cligner quelquefois des yeux pour se faire une idée du défi qu’il l’attend.

Bien qu’elle sache qu’elle effleurera une infime partie des obstacles que les aveugles peuvent rencontrer, elle espère que cette expérience l’aidera à mieux comprendre le quotidien des gens qui souffrent de DMLA.

La coureuse n’a pas d’attente ni d’appréhension, par contre elle avoue qu’elle laissera passer le peloton avant de s’aventurer sur le parcours pour ne pas trop se faire bousculer afin de mettre les chances de son côté.

Vaincre la noirceur

Pierre Brise-Bois est l’homme derrière le Défi DMLA. Dès l’âge de 49 ans, il a su qu’il était atteint de cette maladie. En plus d’amasser des fonds pour la recherche, l’homme âgé de 54 ans et père de deux filles veut surtout faire connaître la maladie, mais aussi les dommages importants qu’elle peut causer.

Il travaille et organise beaucoup d’activités, bien que sa vision diminue peu à peu. Le coureur et organisateur du défi ne peut plus conduire le soir ni même s’entraîner, car sa vision est devenue trop faible. Il redoute toujours l’arrivée de l’automne, car durant cette période de l’année, ses activités extérieures sont grandement diminuées.

«Je vais continuer à taper sur le clou pour que les gens continuent à passer des examens de la vue,» insiste-t-il. Le dépistage précoce étant un des meilleurs moyens de prévenir une dégénérescence rapide sans toutefois la guérir.

Myriam Cyr ne connaissait pas Pierre Brise-Bois avant de s’inscrire à l’activité sportive. «De savoir que cet homme vit en sachant qu’il perdra la vue prochainement, ça m’a motivé à vivre l’expérience au complet,» confie la femme de 41 ans.

Chaque athlète recevra, à la fin de sa course, une médaille remise des mains d’une personne souffrant de la maladie.

Pour M. Brise-bois, ce geste est très significatif puisqu’«il permet aux coureurs de voir le visage de ceux pour qui ils font tous ces efforts, et d’un autre côté, les gens malades ont aussi l’occasion de les remercier.

 

 

 

 

 

 

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