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Une hirondelle ne fait pas le printemps

Photo: Photo: Gracieuseté - Jean-Sébastien Guénette

Malgré l’hiver qui s’accroche, les premières hirondelles noires sont déjà arrivées depuis quelques jours. Pour protéger cette espèce en fort déclin de population, l’organisme Québec Oiseaux lancera un guide des bonnes pratiques pour installer et entretenir des nichoirs qui favoriseront leur nidation.

Alors qu’elles se logeaient jadis dans les cavités naturelles des arbres, on les retrouve aujourd’hui presque exclusivement dans les nichoirs installés par les humains.

«Elles sont dépendantes de l’Homme, en quelques sortes, explique Geneviève Perreault, biologiste et membre du regroupement Québec Oiseaux. Avant même l’arrivée des Européens, les Amérindiens les attiraient avec des courges évidées, probablement pour contrôler la quantité d’insectes.»

Pour les hirondelles noires, espèce coloniale, pas question de nicher en solitaire. Ces oiseaux monogames, dont la copulation hors couple semble toutefois assez courante, préféreront un nichoir constitué de multiples compartiments et capable d’accueillir au moins une dizaine de couples.

Les arrondissements de LaSalle, Lachine et Verdun leur sied particulièrement puisqu’elles affectionnent les plans d’eau. «Ce sont des insectivores aériens, le fleuve constitue leur garde-manger», indique Mme Perreault.

Il est également préférable que les nichoirs soient montés sur de simples poteaux, loin des arbres, afin d’éviter les prédateurs comme les écureuils ou les rapaces.

Même le choix du matériau est important. «Si on utilise quelque chose de glissant comme le plastique ou l’aluminium, il faut mettre un petit tapis anti-dérapant, sinon les jeunes peuvent développer des malformations au niveau des pattes», précise la biologiste.

Entretien
Dans le passé, des nichoirs ont été installés par la Ville sur les berges. «Le problème, c’est que la plupart sont désuets ou situés trop près des arbres», estime Mme Perreault.

Il est nécessaire d’entretenir les nichoirs après l’installation, pour éviter d’empêcher la nidation ou d’augmenter la prédation. Bien nettoyer lorsque les oiseaux sont partis au mois d’octobre, constitue le service de base à offrir à ces locataires pointilleux.

Pour s’assurer qu’il n’y ait pas de moineaux, écureuils ou souris qui y restent à l’année, il est judicieux de fermer les différents compartiments pour l’hiver et d’attendre l’arrivée des éclaireurs pour les rouvrir.

«Parfois, il faut aussi réparer ou rafraîchir les nichoirs pendant les périodes chaudes, ajoute Mme Perreault. L’hirondelle noire tolère jusqu’à 35 degrés, mais au-delà, on peut installer pendant quelques jours des petits sacs de glace dans les compartiments non-utilisés.»

Enfin, le regroupement suggère l’ajout d’une cuillère de terre de diatomée, un produit naturel qui n’affecte pas les oiseaux, mais qui est abrasif pour la carapace des parasites.
Québec oiseaux a pour projet d’installer des nichoirs d’ici l’été 2019, selon le financement obtenu.

Portrait
Au Québec, les hirondelles noires sont actuellement concentrées autour de Montréal, dans les basses terres du sud du Saint-Laurent et de l’Outaouais.

La plupart des espèces ont vu leur population diminuer de 90% de 1970 à 2014 au Québec. L’hirondelle de rivage et l’hirondelle rustique sont quant à elles officiellement menacées au Canada.

Les pesticides et autres produits chimiques utilisés pour contrôler les insectes seraient en cause dans cette disparation.

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