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Retrait des téléphones publics au Carrefour Angrignon

Après avoir fermé en quasi-totalité depuis le mois de décembre, le Carrefour Angrignon peut à nouveau accueillir des clients.
Photo: Archives

Il n’y a plus de téléphones publics au Carrefour Angrignon, à LaSalle, depuis quelques semaines. Certains citoyens regrettent cette décision, qui s’inscrit pourtant dans une tendance lourde à l’échelle du pays.

Née dans l’arrondissement où elle réside depuis plus de 50 ans, Sylvie Daigneault ne comprend pas cette décision. «C’est aberrant dans un lieu public, certaines personnes font le choix de ne pas avoir de cellulaire, comme moi,», estime la cliente régulière du centre commercial.

Selon Mme Daigneault, au moins un téléphone public devrait être mis à disposition des citoyens, en cas d’urgence. «Je comprends qu’il n’y en ait pas partout, mais si on peut offrir le Wi-Fi gratuitement, on peut bien faire l’effort d’en laisser un, ajoute-t-elle. J’ai appelé pour me plaindre, mais on ne retourne jamais mes appels.»

Le Carrefour Angrignon n’a pas retourné les appels du Messager LaSalle pour commenter la décision.

Rencontré sur place, un ancien agent de sécurité qui a été employé du centre commercial pendant 11 ans, a lui aussi été surpris lorsqu’il a remarqué l’absence des téléphones. «Beaucoup de clients n’ont pas de cellulaire. C’est absurde, ils devraient en laisser au minimum deux», soutient l’ex-agent qui n’a pas souhaité divulguer son nom.

D’autres citoyens ont évoqué plusieurs raisons de leur désaccord avec cette mesure, comme le manque de batterie dans leur cellulaire, l’absence de réception ou juste un oubli de le prendre avec soi.

Baisse de revenus
Aujourd’hui, il reste autour de 57 000 cabines téléphoniques en tout et pour tout au pays, contre 94 000 en 2012.

Bell Aliant et Bell Canada ont indiqué que le volume d’appels faits à partir d’un téléphone payant en Ontario et au Québec a baissé en moyenne de 19 % de 2008 à 2013, selon le dernier rapport du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).

Entre 2012 et 2016, les revenus engrangés par l’intermédiaire de téléphones payants sont passés de 64 M$ à 22,2 M$.

Les téléphones publics continueraient toutefois de jouer un rôle dans la structure des télécommunications au Canada, malgré la baisse d’utilisation. «Le service de téléphones payants est généralement utilisé parce qu’il s’agit d’un choix abordable, accessible et raisonnable», lit-on dans un rapport du CRTC de 2015.

L’organisme public indépendant avait d’ailleurs rejeté une demande de Bell Canada d’augmenter le tarif des appels faits à partir d’un téléphone public, étant surtout utilisés par des communautés marginalisées et vulnérables.

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