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Violences domestiques: un livre pour dénoncer

Photo: Le Messager LaSalle - Pascaline David

À 78 ans, Ann Augustine a décidé qu’il était temps de raconter son histoire, celle d’une survivante de violences domestiques. La LaSalloise souhaite que son livre Marriage of deceit donne aux victimes la force de s’en sortir et de réaliser qu’elles ne sont pas seules. Un pourcentage des bénéfices de vente sera versé à des refuges pour femmes violentées.

«J’ai eu une vie très difficile, lance-t-elle, assise sur le canapé brun dans le petit appartement où elle vit avec sa fille, Wendy Robinson. Mon mari, Ken, exerçait sur moi un contrôle total.»

Qu’il s’agisse de harcèlement psychologique, d’abus physique et même de menaces de mort, Ann Augustine en a vu de toutes les couleurs avec celui qu’elle considère comme le diable incarné.

«Écrire ce livre a été pour moi comme une thérapie. J’ai beaucoup pleuré, mais ça m’a fait du bien», raconte-t-elle.

Cauchemar
Née à Verdun et résidente de LaSalle depuis 50 ans, elle s’est mariée dès l’âge de 17 ans. «Je me sentais comme une reine, mais j’ignorais à quel point mon rôle en tant qu’épouse allait devenir lourd et douloureux», écrit-elle en préambule.

Ken est rapidement devenu de plus en plus violent et paranoïaque. Dans son livre, l’auteure décrit des scènes de violence inouïe et parfois surréalistes, comme lorsque celui qui est devenu son ex-mari a tenté d’écraser son nouveau conjoint avec sa voiture. Il a plus tard été emprisonné pour fraude.

Ann Augustine est finalement retombée sous l’emprise de Ken et se remarier avec lui. «Ça a été la plus grosse erreur de ma vie», dit-elle. Lorsque la situation n’a plus été supportable, la LaSalloise a trouvé refuge dans un foyer d’hébergement, qui lui a sauvé la vie.

Quand Ken est décédé, elle s’est sentie soulagée. «Même si nous n’étions plus en contact, j’étais toujours anxieuse qu’il réapparaisse», livre-t-elle.

Publications
Les premiers mots de cette histoire ont noirci le papier il y a déjà plus de trente ans. Mme Augustine écrivait alors ses souvenirs et ses émotions sur des notes éparses.

Tant que son mari était vivant, l’idée de rendre son calvaire public ne lui effleurait même pas l’esprit. «Il m’aurait tuée, s’il avait lu ça», assure-t-elle.

Pour souligner son anniversaire, sa fille Wendy Robinson a alors décidé de concrétiser le projet de livre. Elle l’a aidée à structurer ses notes et s’est attelée à chercher des maisons d’édition.

«Je voulais que tout soit prêt le jour de son anniversaire, mais le hasard a fait que les procédures ont été terminées lors de la fête des pères», s’exclame Mme Robinson.

Elle souhaite également écrire sa version de l’histoire familiale et le publier au même moment, l’année suivante. «J’ai tellement de choses à dire qui ne sont pas dans cet ouvrage-là, révèle-t-elle. En plus du cauchemar vécu avec mon père, j’ai aussi été abusée sexuellement par mon frère.»

Plus de 350 copies ont déjà été vendues, alors que le livre a été publié le mois dernier, en anglais, aux éditions Tellwell.

Pour plus d’infos www.marriageofdeceit.com

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