Le Théâtre Desjardins fait bande à part

Alors que les salles de spectacle de Montréal connaissent leur plus faible fréquentation depuis une décennie, le Théâtre Desjardins fait bande à part puisqu’en 2013-2014, le nombre de ses spectateurs était en hausse de 18%, alors que ses revenus de billetterie ont augmenté de 24%.

Pour la saison en cours, la directrice de la plus grande salle à l’ouest du Centre Bell, avec ses 811 sièges, Martine Mimeault, affirme que «nos ventes sont au même niveau que l’an dernier, alors que tout le monde baisse. Je suis contente et j’ai le cœur gai. Le stationnement est un enjeu majeur pour les salles montréalaises. C’est la clé de notre succès. Nous avons la seule salle avec un stationnement gratuit de 1000 places».

Entre 75 00 et 80 000 personnes fréquentent le Théâtre Desjardins annuellement, dont 60% proviennent du Sud-Ouest de Montréal. «La saison dernière, nous avons eu 32% de nouveaux clients. Il y a quatre ans, on présentait 28 spectacles par année. Maintenant, nous en avons 52», explique Martine Mimeault.

Crise montréalaise et coupures gouvernementales

Concernant la baisse de fréquentation des salles montréalaises, Mme Mimeault affirme «qu’il y a 620 salles de spectacles au Québec, alors qu’il y a 20 ans, il y en avait environ 120. L’offre s’est multipliée à un rythme effarant».

Elle ajoute que depuis 2008, plus de 60% des salles sont déficitaires. «Plusieurs salles de ville n’ont pas besoin d’arriver dans leur budget puisque les villes paient les factures. Montréal et le Cégep André-Laurendeau sont nos partenaires, mais nous devons s’autofinancer. J’ai une approche «business» et mon mandat est de rentabiliser la salle. On a doublé le chiffre d’affaires en quatre ans et nous ne sommes plus déficitaires depuis deux ans».

Martine Mimeault craint que les coupures gouvernementales finissent par rattraper l’industrie du spectacle. «Avec la réforme des fonds de pension de la fonction publique, des centaines de milliers de personnes ont peur à leur retraite. Ce sont surtout les gens de 50 ans et plus qui achètent des billets de spectacle et qui risquent d’avoir peur de dépenser».

Humour et la chanson québécoise

Les spectacles d’humour ont toujours la cote. «Ça marche très fort, alors que a chanson a perdu beaucoup de plumes. Les producteurs en humour font beaucoup de publicité et les résultats sont là. En chanson, c’est plus timide en publicité», explique la directrice du Théâtre Desjardins.

Cette saison, des spectacles ont attiré plus de 700 personnes: Martin Levac, alias Phil Collins, Philippe Bond, P.A Méthot, Dominic et Martin, Robert Charlebois, ainsi que les pièces de théâtre «Le Dîner de cons» et «Les Voisins». Parmi les moins populaires: Claude Dubois et Mario St-Amand.

Événements et communautés culturelles

Le Théâtre Desjardins met à la disposition d’organismes et d’entreprises sa salle de 811 fauteuils, ou une demi-salle intime de 314 places, pour un spectacle, une remise de prix, une conférence ou autre événement.

L’endroit est très populaire auprès des communautés culturelles. «On a du rock russe, du rock progressif bulgare, du théâtre roumain, hindou et asiatique, des galas d’écoles de danse, des graduations d’écoles secondaires et autres», ajoute Martine Mimeault.

Théâtre Desjardins en chiffres
811 sièges
75 00 à 80 0000 visiteurs par année
52 spectacles
Budget de 1,5 M$
Quatre employés réguliers