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Des itinérants plantent leurs tentes sur le Plateau

Le nombre d'itinérants aurait doublé à Montréal depuis le début de la pandémie. Photo: Métro Média

Malgré la mise en place de nombreuses ressources d’hébergement par la Ville, une dizaine d’itinérants a établi un campement d’au moins trois tentes au coin des rues Parc et Milton.

À cette intersection, entre le trottoir et le grillage d’un terrain vague, trois tentes et un amas de sacs, de couvertures et de bâches en plastique forment le campement de fortune d’une poignée sans-abris.

Alors que les températures frisent désormais le négatif et que la Ville a déployé un important plan de mesures hivernales, prévoyant notamment deux fois plus de lits pour les itinérants que l’an dernier et neuf haltes-chaleur ouvertes la nuit, la présence de ces tentes dans le quartier laisse perplexe.

Des conditions trop strictes dans les refuges

«Certaines personnes ne veulent pas aller dormir dans les ressources mises en place par la Ville, car les conditions d’accès y sont trop contraignantes : il faut arriver à une heure précise, réserver son lit la veille, et on ne peut pas en sortir avant le lendemain matin», explique Mélodie Racine, directrice générale de l’organisme La Porte ouverte.

Situé à proximité du coin des rues Parc et Milton, son organisme connait bien les itinérants du quartier et a su lier un lien de confiance avec certains, dont la moitié est d’origine autochtone, pour la majorité inuit.

«Ils ne se sentent pas non plus à l’aise dans ces ressources, car ils y subissent du racisme, poursuit Mme Racine. L’obligation d’être sobre pour y entrer est aussi un obstacle puisque la dépendance fait partie de la réalité de nombreux itinérants.»

Une solution à partir du 1er décembre

«Dans le secteur de Milton-Parc, une halte-chaleur sera disponible à partir du 1er décembre, dans les locaux de l’organisme La Porte ouverte, qui offre actuellement des services de jour», dit le maire Luc Rabouin, interpelé au sujet du campement de fortune récemment dressé.

Cette nouvelle option d’hébergement nocturne sera «à haut seuil d’accessibilité». «Ça veut dire qu’on accepte tout le monde, même ceux qui sont intoxiqués, en état d’ébriété ou qui ont des problèmes de santé mentale», explique Mme Racine.

«Les itinérants d’origine inuit vivent en communauté. On s’assure d’appliquer des mesures de distanciation sociale par « bulle familiale » pour leur permettre de rester ensemble.» – Mélodie Racine, directrice générale de l’organisme La Porte ouverte

En limitant les contraintes que présentent les autres options d’hébergement, la halte-chaleur de La Porte ouverte pourrait réduire le nombre de personnes qui dorment dehors sur le Plateau.

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